Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Scary Stories
Alors que Stella explore un manoir abandonné avec ses amis, elle découvre un vieux livre comportant des nouvelles effrayantes. De nouveaux récits commencent alors à s'écrire sous ses yeux, avec un impact réel sur son entourage. La jeune fille et sa bande vont devoir découvrir le secret qui se cache derrière ses histoires avant d'en devenir à leur tour victimes.

À l'origine, Scary Stories to tell in the Dark est un ensemble de trois recueils de nouvelles horrifiques signées Alvin Schwartz destinés à de jeunes lecteurs. Écrits dans les années 80, ils ont fait polémique aux États-Unis du fait des sujets abordés et des illustrations tout aussi macabres de Stephen Gammell. L'adaptation, produite par Guillermo Del Toro et réalisée par André Øvredal, tente de créer une histoire unique et cohérente à partir de nouvelles indépendantes et vise prioritairement un public d'adolescents. De ce fait, on ne peut pas vraiment lui reprocher de ne pas être plus sanglant et dérangeant et nulle doute que la cible y trouvera son compte. Le film aurait probablement eu plus d'impact sur moi si je l'avais vu au collège ou au lycée (à l'époque, on était en plein revival des slashers suite au succès de Scream et j'avais par exemple bien marché au visionnage de Dangereuse Alliance que j'ai peur de revoir).

L'action se situe dans les années 60, ce qu'on nous rappelle régulièrement par des extraits de journaux télévisés et par la conscription alors que les États-Unis sont embourbés au Viet-Nam. Pourquoi pas et en même temps, pourquoi? se demande-t-on car cela n'ajoute pas grand chose à l'intrigue: certes, les héros n'ont pas de portables pour communiquer mais comme dans Stranger Things ont des talkie-walkie, et le racisme de certains personnages n'est pas moins d'actualité de nos jours. Néanmoins, la reconstitution est soignée, l'image est léchée et le décor du manoir Bellows est fort réussi. Le scénario, en revanche, montre quelques limites.

Il y a quelques bonnes idées comme les origines de la menace (qui rappelle un peu le précédent film d'Øvredal, L'Autopsie de Jane Doe où la victime devenait le monstre), la petite scène dans le placard qui s'ouvre sur une autre époque, et des directions inattendues: Ruth qui a tout de la peste blonde qui sort avec la brute du lycée est finalement sympathique et quand elle devient le centre d'un récit, on s'inquiète vraiment pour elle plutôt que de simplement assister à une scène répugnante, les couples qu'on dessinent ne se concrétisent pas... Cependant, le film souffre d'un aspect "sketch" lié aux livres d'origine pas totalement évacué. Si l'histoire de Ruth par exemple est amenée progressivement ce qui fait que l'on devine ce qui l'attend et qu'on en est rempli d'appréhension, on nous balance le rêve et les peurs de Chuck juste avant qu'il n'en soit victime, sans véritable effort de mise en place.

De plus, si certains sorts sont peu enviables, la conclusion se veut pleine d'espérance: deux personnages disparus pourraient ne pas l'être définitivement, un autre échappe à la mort ou à la folie avec une simple cicatrice. Il y avait matière à être bien plus sombre et méchant mais l'on sent ici une retenue peu habituelle pour Del Toro et Øvredal, probablement dûe au public visé. Les acteurs sont corrects dans leur rôle sans faire de grandes étincelles, on regrettera la présence du comique de service pas spécialement drôle, les quelques tentatives d'humour tombent en effet plutôt à plat. En revanche, la relation entre Stella et son père, juste esquissée, parvient à être un peu émouvante bien que l'on ne creuse pas vraiment la situation de l'héroïne.

Le savoir-faire d'André Øvredal rend le film agréable à suivre et idéal pour une soirée d'Halloween entre collégiens. Pour des spectateurs un peu plus rodés aux ficelles de l'épouvante et espérant le grand frisson, le film paraîtra bien inoffensif mais compte-tenu de l’œuvre adaptée il n'y a pas vraiment mensonge sur la marchandise.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 8 Août 2022, 16:44bouillonnant dans le chaudron "Films".