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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Stranger Things, saison 4
Tandis que Mike part passer quelques jours chez les Byers et Eleven en Californie, une série de meurtres terrifiants frappe Hawkins. Pour Dustin, Lucas, Max, Nancy et Steve, le coupable désigné ne peut être Eddie Munson, leur camarade de classe à la tête d'un club de jeu de rôle, mais doit être d'origine surnaturelle. Sans Eleven privée de ses pouvoirs, la situation semble désespérée.

Presque trois ans que la saison 3 de Stranger Things s'est achevée. Une saison toujours agréable à suivre mais où l'hommage versait dans la parodie avec ces invraisemblables soviétiques planqués sous un centre commercial et qui s'essoufflait à proposer toujours les mêmes menaces. Aussi quand la durée des neuf épisodes de la quatrième saison a été annoncée, il y avait de quoi s'inquiéter: pas un épisode de moins d'une heure, le dernier frôlant les 2h30, un budget faramineux... Netflix et les Duffer Brothers ne surestimaient-ils pas les possibilités offertes par leur univers? Finalement, cette saison est la plus ambitieuse à ce jour, et la plus réussie depuis la première, ce qui ne signifie pas qu'elle n'est pas dépourvue de défauts et non des moindres. Évidemment, on reste toujours sur le même créneau de références aux productions des années 80, plus qu'à une reconstitution minutieuse et réaliste des années 80 elles-mêmes, sans révolutionner le genre, et cette fois, on lorgne du côté de Freddy Krueger tandis que les allusions à Akira sont plus fortes que jamais. Si la nostalgie factice qui n'apporte rien de neuf est un reproche que l'on faisait à la série, ce n'est pas cette saison que cela va changer mais ce n'est pas quelque chose qui me gêne, en l'occurrence.

En revanche, les frères scénaristes ont créé toute une galerie de personnages qu'ils n'ont pas le cœur de laisser sur la touche, même s'ils ne savent plus trop quoi faire d'eux. C'est notamment le cas de Jonathan Byer cette saison, réduit à fumer des joints avec son nouvel ami Argyle et dont l'utilité sera très réduite tandis qu'on rapproche de nouveau le nettement plus populaire Steve avec Nancy. Toute la sous-intrigue en URSS s'étire pendant neuf épisodes et si elle est nécessaire au départ pour ramener Hopper (puisque les scénaristes n'ont pas eu le cran de le tuer vraiment), elle dure au-delà du raisonnable, nous impose le personnage agaçant et cliché de Yuri et sa justification finale par rapport à l'intrigue principale est trop mince pour qu'on y accorde autant de temps. Pitié, dites-moi qu'on en a fini avec l'arc soviétique et qu'on n'y reviendra pas en saison prochaine. Enfin, la durée éléphantesque des épisodes passe plutôt bien mais le final se trouve à accumuler les fausses fins à chaque fois que l'on pense avoir atteint le sommet de l'épisode.

Néanmoins, alors que la saison précédente ronronnait sérieusement, celle-ci fait bouger les choses, s'avère riche en révélations et malmène davantage ses héros, notamment Max, tandis que le personnage d'Eddie Munson s'avère vite attachant (Joseph Quinn est bien loin des séries en costume type Dickensians!). Elle a l'avantage d'introduire un véritable antagoniste. Le démogorgon de la première saison était un simple monstre qui n'est plus impressionnant à force d'avoir été exploité, le Mind Flayer était trop désincarné, tandis que Vecna est suffisamment humain et suffisamment monstrueux pour intéresser et dégoûter. Ses origines sont amenées habilement durant les sept premiers épisodes (on peut en deviner une partie facilement mais de là à tout lier...). Avoir interrompu la saison sur le cliffhanger révélant sa vraie nature était d'ailleurs judicieux, le binge-washing c'est bien pratique mais on perd le plaisir de devoir attendre la suite et de pouvoir discuter de ce qu'on a vu et de ce qu'on pense qu'il va se passer entre deux épisodes.

On nous offre quelques séquences parmi les plus marquantes de la série comme le sauvetage de Max grâce à une chanson de Kate Bush ou les incursions dans le monde à l'envers. Les protagonistes n'évoluent pas fondamentalement mais doivent faire face à de nouveaux obstacles: Eleven vivre sans pouvoirs (puis les récupérer, sans grosse surprise) et s'intégrer à la société, Max gérer la mort de son demi-frère et les ennuis financiers de sa famille, Lucas entrevoir la possibilité de devenir populaire grâce au basket sans se couper de ses amis, Robin, Will, ou encore Mike sont toujours pris dans leurs mélodrames sentimentaux... Finalement seul Dustin ne semble pas avoir de problème particulier cette saison mais son amitié avec Eddie va permettre d'amener dans les dernières minutes une des scènes les plus émouvantes, peu avant un cliffhanger qui laisse espérer que la cinquième et dernière saison se fera moins attendre.

L'avant-dernière saison de Stranger Things, malgré des imperfections toujours bien présentes, monte d'un gros cran après les deux précédentes qui donnaient un peu trop le sentiment de capitaliser sur le succès de la première sans oser de grands bouleversements. De quoi attendre avec impatience la suite, tout en se disant qu'il est tout de même temps de conclure.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 3 Juillet 2022, 10:14bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".