Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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White Jazz
--> Le Quatuor de Los Angeles 4
Los Angeles à l'orée des années 60. Le lieutenant Dave Klein est chargé de retrouver le coupable d'une effraction dans la demeure d'une famille louche. Il met également le nez dans de multiples affaires sans lien apparents: une actrice qui a rompu son contrat avec Howard Hughes, un vol de fourrures, des meurtres de clochards et au-dessus de tout, les manigances de ses supérieurs, Ed Exley et Dudley Smith.

Avec White Jazz s'achève le premier Quatuor de Los Angeles de James Ellroy. Le moins qu'on puisse dire c'est que le roman est déconcertant, non pas sur le fond mais sur la forme. Le fond, en effet, est toujours le même: un flic violent et pourri, pas insensible aux charmes d'une actrice qui en a vu d'autres, qui a sa manière va tenter d'élucider des affaires troubles et de rendre un minimum d'une justice avec laquelle il a pris ses aises; des institutions corrompues à tous les niveaux; des familles tordues et incestueuses; des meurtres en série accompagnés de mutilations de laissés-pour compte de la société; le gangster Mickey Cohen, de plus en plus guignolesque puisqu'ici il semble se reconvertir en producteur d'un nanar à mi-chemin entre Plan 9 from Outer Space et Red is Dead... On l'a compris, il ne s'agit pas d'innover, chaque tome du quatuor est finalement une variation sur le même thème.

Là où cet opus se distingue, c'est donc par son style et puisqu'il est question de variations sur un thème, ici le titre annonce la couleur on est en pleine improvisation jazzy, genre musical auquel Dave Klein est sensible. L'écriture d'Ellroy était sobre, elle se fait ici carrément dépouillée, avec des phrases nominales en abondances, les pensées de Klein se succédant, s'égarant avec une ligne directrice parfois difficile à saisir, son monologue intérieur parfois interrompu par des articles de presses (L'Indiscret est toujours sur la brèche). Les diverses ramifications des intrigues des précédents tomes, en particulier dans L.A. Confidential, n'étaient pas toujours aisées à suivre, c'est encore plus flagrant ici et on nage un peu jusque dans les cent dernières pages où certains personnages donnent obligeamment des explications détaillées; non sans une certaine lourdeur. On conclut le parcours de Dudley Smith, violemment comme il se doit et en même temps sans se satisfaire d'un happy-end qui ne trouve pas sa place dans l'univers de l'auteur.

White Jazz apporte une conclusion en demi-teinte au quatuor: on reste dans la lignée des trois premiers volets et l'évolution stylistique ne manque pas d'intérêt mais elle laisse également en dehors d'une intrigue volontairement décousue.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 25 Mars 2022, 11:47bouillonnant dans le chaudron "Littérature".