Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore
The English (2)
Dimanche 11/02 16:30 - Zakath-Nath
Doctor Who: The Giggle (2)
Lundi 11/12 12:11 - Zakath-Nath
Alice, Sweet Alice (2)
Mardi 16/05 09:35 - Zakath-Nath
Over the Garden Wall (2)
Mardi 04/04 09:12 - Zakath-Nath
House of the Dragon, saison 1 épisode 9: The Green Council (2)
Vendredi 21/10 12:03 - Zakath-Nath
The Goes Wrong Show, saison 2 (2)
Jeudi 15/09 19:05 - Zakath-Nath
Call Me by Your Name (2)
Dimanche 21/08 09:12 - Zakath-Nath
La Quête de Saint Camber (2)
Dimanche 05/06 11:14 - Zakath-Nath
Le 14e Docteur arrive! (2)
Lundi 09/05 18:56 - Zakath-Nath
Dracula (1)
Vendredi 21/10 11:26 - ariannememphis

Potion précédente-Potion suivante
And All the Saints
Retraité en Arkansas, Owney Madden se souvient. Son enfance à Hell's Kitchen après avoir quitté l'Angleterre, son entrée dans le Gopher Gang, ses premiers meurtres, la Prohibition, le Cotton Club qu'il a créé et tous les associés et ennemis qu'il a croisé au cours de sa vie ...

Les romans historiques et les mémoires apocryphes sont toujours des exercices délicats. L'équilibre entre fiction et faits réels n'est pas toujours aisé à trouver, les arrangements avec ces derniers passent plus ou moins bien selon la tolérance des lecteurs mais en même temps, il faut bien profiter de la liberté qu'offre le genre romanesque. Quoiqu'il en soit, Michael Walsh s'attaque ici à Owney Madden, figure de la pègre qui en dépit d'être lié au célèbre Cotton Club n'a jamais atteint la notoriété de certains de ses collègues. Il est apparu dans des films et des séries (évidemment le Cotton Club de Coppola où il était joué par Bob Hoskins) mais il n'a jamais eu droit à son propre biopic pour lui tout seul (avec, au hasard, Eddie Marsan, une occasion manquée, je vous dis). En roman, il y a donc All the Saints qui commence très bien. Oliver Twist sans la morale, en un sens, Owney fait ses premières armes dans la délinquance juvénile, se met à dos quelques flics (dont Charlie Becker), est pris sous l'aile de Monk Eastman (qu'Owney va admirer et adorer puis ne fréquentera plus une fois Eastman définitivement affaibli. C'est d'ailleurs un trait marquant du personnage qui déclare régulièrement apprécier untel pour se montrer fort peu ému par sa disparition).

Et puis, après un début très rythmé et peuplé de personnages hauts en couleur, le récit se tasse un peu: Madden passe de l'enfance à l'âge adulte sans que ce soit vraiment perceptible, on consacre finalement peu de temps sur le Cotton Club et les vedettes qui s'y sont produites, pas des moindres (Lena Horne fait une apparition mais c'est peu) et fiction oblige, il y a des choix discutables: les liens entre Madden, George Raft et Mae West sont connus par exemple mais la chronologie de la carrière de Raft est sacrément bousculée et son intérêt pour Hollywood très anticipé. De plus, Madden se donne beaucoup d'importance comme source d'inspiration pour les acteurs de l'époque et pas seulement son ami d'enfance. Cela peut cependant s'interpréter par la vanité du personnage principal. Les plus grandes libertés sont prises au niveau de la parentelle de Madden: on sait que ses parents ont eu deux autres enfants, sans plus de détails, Walsh brode donc, en particulier avec une petite sœur, May, et l'on s'aventure par moment un peu trop près du Scarface de Hawks, on peut comprendre pourquoi l'auteur aurait joué là-dessus mais ce n'est pas très heureux. On ajoute par cette entremise un compte personnel entre Madden et Dutch Schultz histoire d'impliquer le premier dans l'exécution du second.

En matière d'intrigue, le long roman marque donc un peu le pas après un démarrage passionnant tandis qu'on doit retracer la carrière de Madden tout en incorporant un fil rouge qu'une vie réelle ne comporte pas toujours. Le style, pas toujours aisé pour une non-anglophone car comportant pas mal d'argot de l'époque, est cependant enlevé et permet de suivre ce protagoniste peu sympathique. On se ménage même quelques moments poignants ou drôles et l'on côtoie une belle galerie de tristes sires mémorables (les habituels Luciano, Lansky et compagnie, et même dans les dernières pages, l'apparition d'un futur président des États-Unis...).

And All the Saints est un bon roman, que l'on sent solidement documenté même si l'auteur ne se gêne pas pour s'éloigner des faits quand il en ressent le besoin. Il y manque toutefois un petit quelque chose pour vraiment enthousiasmer et laisse un peu sur sa faim.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 22 Mars 2022, 12:16bouillonnant dans le chaudron "Littérature".