Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Fargo, saison 2
La famille Gerhardt gère les activités criminelles dans le Dakota du Nord. Alors qu'une guerre menace avec un gang de Kansas City, Rye Gerhardt, après avoir commis un carnage dans un diner, est accidentellement renversé par Peggy Blumquist, une modeste coiffeuse. Elle décide de faire disparaître le corps avec l'aide de son mari mais ce couple ordinaire ne soupçonne pas encore dans quoi ils ont mis les pieds ni que la situation va encore se compliquer.

L'avantage dans une anthologie, c'est que si tout n'est pas du même niveau, les épisodes/saisons/nouvelles les plus recommandables peuvent s'apprécier séparément, sans souffrir de parties plus faibles mais indispensables pour la compréhension ou pour simplement conclure l'histoire. L'inconvénient, c'est que quand une série anthologique frappe fort dès sa première saison, les attentes sont tout de même grandes pour la seconde au risque de décevoir même si la précédente restera intacte dans sa réussite: True Detective a eu du mal à passer la seconde, ne parlons même pas de The Terror. Ici, bien qu'on démarre sur une nouvelle intrigue et que l'on fasse connaissance d'une galerie de personnages en grande partie inédite, cette deuxième saison est liée à la première: située une vingtaine d'années avant, on y retrouve Lou Solverson cette fois-ci incarné par Patrick Wilson en lieu et place de Keith Carradine et l'on se penche sur la fameuse affaire qui l'a marqué en 1979.

On retrouve également les ingrédients qui ont fait leurs preuves précédemment: des tueurs à gages implacables, mutiques ou au contraire beaux parleurs, des flics provinciaux paisibles mais désireux de bien faire confrontés à des collègues beaucoup moins intègres ou professionnels, des gens ordinaires qui vont malgré eux provoquer ou alimenter le chaos et se montrer plus redoutables que prévu et une pincée de surnaturel qui s'invite quand on s'y attend le moins, ici sous forme d'une soucoupe volante venue faire coucou. Cahier des charges obligé ou simple recyclage? Heureusement, Noah Hawley et son équipe ne sont pas déjà essoufflés et parviennent, à partir de ces éléments familiers, à faire du neuf, et à'accrocher le spectateur régulièrement déstabilisé.

Ni Ed ni Peggy ne sont des ersatz de Lester par exemple bien que l'on puisse penser au premier abord qu'ils sont là pour occuper la place laissée vacante. En effet, ils tiennent le rôle d'américains moyens auxquels on ne fait pas attention et qui vont faire preuve d'un mélange de maladresse et de rouerie inattendue pour se sortir de la panade mais leur caractère va se montrer bien différent et ce couple mal assorti aux désirs contradictoires se révélera même attachant, avec un joli numéro de Kirsten Dunst en épouse perchée qui veut s'accomplir. L'autre ancrage émotionnel de la saison vient de la famille Solverson, dont on fait plus amplement connaissance alors que Molly est encore très jeune (Cristin Milioti doit néanmoins remettre le couvert dans le rôle de la mère/épouse idéale prématurément fauchée par la maladie). Avec deux bandes rivales, une famille à problèmes côté Dakota du Nord, une quasi-entreprise côté Kansas City, on a également droit à un certain nombre de carnages et une troupe de personnages patibulaires pour les accomplir, dont se détache Hanzee Dent (Zahn McClarnon) au destin surprenant, et Mike Milligan (Bokeem Woodbine), ambitieux homme de main au service du syndicat criminel de Kansas City.

Malgré le nombre important de personnages qui ne permet pas toujours aux acteurs de briller autant qu'on le voudrait (Nick Offerman a par exemple droit à son grand moment le temps d'un épisode mais reste sinon trop en retrait), cette saison s'éparpille moins que la précédente, reste en tout cas plus concentrée sur son intrigue principale sans se permettre de digressions malgré quelques petits à côté intrigants comme la visite de Ronald Reagan (Bruce Campbell!) bientôt président des États-Unis. Sa présence rappelle évidemment le contexte historique de la saison, et la réalisation se met au diapason des années 70 en recourant régulièrement au split-screen. L'humour et l'ironie sont toujours très présents mais les personnages paraissent également un poil (un poil) moins outrés que certains pouvaient l'être la saison précédente, l'ensemble toujours décalé mais un peu moins déjanté (enfin il faut tout de même le dire vite, il y a cette soucoupe volante).

L'effet de surprise est forcément moins présent, le résultat peut même paraître un peu plus sage mais la saison se montre constante dans son intensité alors que l'étau se resserre sur les Blumquist. Au-delà des divers règlements de comptes et des actions parfois absurdes, on ne perd pas de vue l'humanité des protagonistes notamment grâce à la famille Solverson, évitant ainsi le jeu de massacre jouissif mais qui tourne à vide.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 14 Mars 2022, 21:01bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".