La faculté de médecine d'Ingraham dans le Maryland n'accepte que les meilleurs élèves dans ses murs, leur assurant la gratuité de leur éducation. Une aubaine pour Quinn qui n'a guère les moyens, malgré ses notes élevées, de payer ses études. Une fois sur place, elle commence néanmoins à s'inquiéter: le service de sécurité semble particulièrement intrusif et les étudiants adoptent rapidement un schéma de pensées semblable qui va au-delà du formatage habituel. En compagnie de Tim, un camarade de promo, elle va tenter d'en savoir plus, à ses risques et périls.

F. Paul Wilson est surtout connu pour être l'auteur de La Forteresse noire, ou plutôt, la Forteresse noire, à la base roman de F. Paul Wilson, est surtout connue à travers l'adaptation qu'en a tirée Michael Mann. Ici, il livre un thriller médical qui flirte seulement avec le fantastique (les prémonitions de la mère de Quinn se vérifient mais elles sont suffisamment vagues pour qu'un personnage inquiet en ait aussi sans être doué pour autant de seconde vue). L'auteur prend son temps pour instiller l'inquiétude. Il y a très vite de petits éléments ici et là qui clochent, des membres du personnel d'Ingraham très louches (mais d'autres tout à fait charmants, comme les secrétaires) et la salle C qui ne manque pas d'emblée d'intriguer et de faire frémir d'avance mais rien de spécialement inquiétant jusqu'à ce que tout s'emballe dans les dernières pages.

Même quand Quinn n'est pas encore plongée jusqu'au coup dans ce qui ressemble à une grosse conspiration, le roman parvient cependant à maintenir le suspense, en dépit de quelques scènes qui peuvent paraître superflues comme l'équipée à l'Atlantic City avec Tim. Cela dit, faire perdre de l'argent à Donald Trump n'est jamais tout à fait inutile même si sans grand rapport avec l'intrigue principale.

Il faut attendre donc avant que ça ne tourne vraiment au vinaigre et le premier aperçu de la salle C de l'intérieur est cauchemardesque à souhait tant l'on s'imagine à la place du pauvre personnage qui s'y retrouve mais l'on peut regretter que la suite se révèle plus classique, presque rassurante, quoi que bien menée. Quinn est vite sympathique, Tim tête-à-claques au départ même s'il n'est évidemment pas bien méchant une fois qu'on le connait mieux.

Le potentiel horrifique d'une faculté de médecine où il se passe des choses pas bien catholiques et où l'on forme l'élite des praticiens dans un but sinistre était fort, Mort clinique n'en profite pas suffisamment mais ça n'en reste pas moins un thriller haletant.