Rand et ses amis Perrin, Mat, Egwene et Nynaeve mènent une existence paisible dans le village des Deux-Rivières quand la visite de Moiraine, une Aes Sedai dotée de pouvoirs magiques, vient perturber leur vie: elle est convaincue que l'un d'eux est le Dragon réincarné, capable de détruire le monde ou le sauver face aux armées du Ténébreux.

La Roue du Temps fait partie des gros cycles de high fantasy mais à mon grand désarroi je l'avais abandonné au bout de trois tomes, lassée par les personnages et une intrigue qui ne semblait jamais décoller malgré les péripéties. Pourtant je n'aurais pas rechigné à plonger dans une longue saga pleine de voyages et d'affrontements contre le Maaal. Aussi n'attendais-je pas cette adaptation avec grande impatience mais une nouvelle série de fantasy épique, c'est toujours bon à prendre et si l'on gardait les éléments les plus intéressants de l'univers tout en atténuant ce qui m'agaçait, il y avait moyen de tenir quelque chose. Heureusement que mes attentes étaient basses car du coup, je n'ai pas été déçue. Reste que je n'ai pas été spécialement agréablement surprise non plus.

Il y a pourtant un certain plaisir à se retrouver devant de la fantasy médiévale des plus classiques du type qui manque un peu depuis Le Seigneur des Anneaux et qui n'a pas eu d'équivalent à la télévision en terme de moyens: des prophéties, de la magie, de nombreux lieux, sans trop de violence et de sexe, ce qui ne me rebutait pas dans Game of Thrones mais il en faut pour toutes les sensibilités. J'ai été séduite par les décors des villes, très travaillés mais à côté de cela on sent les limites budgétaires et on n'échappe pas au kitsch pour ce qui est de certains costumes. Le plus grand écueil c'est que c'est très plat, à quelques scènes près qui secouent un peu.

Le casting n'est pas fondamentalement mauvais malgré des petits jeunes très lisses mais tout ce beau monde manque singulièrement de charisme, y compris Rosamund Pike en Moiraine qui loin d'entraîner tout le monde dans son sillage est largement moins inspirée que d'ordinaire. Les dialogues ne sont jamais mémorables, le rythme se traine souvent entre des séquences d'ouverture ou de clôture qui sont généralement celles où on balance toute la sauce, l'ennui pointe un peu trop souvent le bout de son nez.

Pour quelqu'un qui ne maîtrise pas l'univers, la série, passé un premier épisode d'exposition laborieux, ne fait pas un mauvais travail pour poser les bases sans perdre le spectateur tout en laissant comprendre qu'on n'a pour l'instant qu'un petit aperçu de toutes les forces en présence. En revanche, on a un peu de mal à se figurer la géographie du monde, les relations entre les différents royaumes, et ce n'est pas faute de parcourir du terrain au côté des personnages. Du coup, toutes ces contrées font un peu décor dans lequel on évolue sans qu'elles existent pleinement et la dernière scène pourtant spectaculaire ne provoque pas de frissons, la menace n'a pas été amenée suffisamment en amont et on ne sait pas trop où la situer par rapport aux protagonistes.

Une première saison pas bien folichonne en somme, la faute à un manque de souffle et d'ampleur plus qu'à l'histoire elle-même ou aux personnages, il y a un intérêt à ce que cela monte en gamme dans la suivante.