Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Affamés
De retour dans sa petite ville natale de l'Oregon, Julia soupçonne un de ses élèves, Lucas, d'être maltraité par son père. Elle découvre que la réalité est toute autre mais pas moins terrifiante.

En quelques films, Scott Cooper est passé d'un genre à l'autre et il n'est donc dès lors pas forcément étonnant de le voir s'essayer à l'épouvante avec Guillermo Del Toro à la production, adaptant The Quiet Boy, une nouvelle de Nick Acosta qui participe également au scénario. Ce dernier mêle une réalité sociale sordide au mythe du wendigo. La première partie s'attarde ainsi à présenter un quotidien déprimant, celui d'une petite ville de l'Oregon en déliquescence suite à la fermeture des mines qui assuraient sa prospérité. Expulsions de familles qui ne peuvent plus payer leurs loyers, trafic de drogue, enfants à l'abandon et maltraités... L'atmosphère est d'emblée oppressante.

L'aspect fantastique apparait néanmoins dès la scène d'ouverture tout en laissant planer un certain mystère sur le sort de Frank et de son plus jeune fils, dont on découvre la condition petit à petit. La dernière partie en revanche vire plus ouvertement au film de monstre, avec attaques répétées, poursuite dans les mines et affrontement final, tout en ne perdant pas de vue qu'il s'agit avant tout d'une tragédie familiale. Cooper garde pendant longtemps l'apparence de la créature assez peu détaillée mais elle est très bien faite avec quelques détails frappants. Par ailleurs, on ne lésine pas sur le gore avec quelques cadavres bien amochés.

Bien que l'utilisation du contexte social soit l'un des points forts du film et retient l'attention dans une énième exploitation d'un mythe amérindien qui semble être le seul qu'Hollywood connaisse, le scénario ne va pas sans une certaine lourdeur: ainsi, on comprend que le personnage de Julia a été victime de d'inceste, il est également sous-entendu que son frère aussi a pu subir des maltraitances, il n'était cependant pas nécessaire d'ajouter cette couche pour que l'enseignante devine que quelque chose ne va pas dans le foyer de Lucas et parvienne à sympathiser avec lui.

La réalisation de Scott Cooper est élégante, évite les gros effets et l'image est léchée, injectant une dose de beauté lugubre aux paysages brumeux dans lequel errent les personnages. Ces derniers sont interprétés par de très bons acteurs, à commencer par le jeune Jeremy T. Thomas dans le rôle de Lucas, bien épaulé par Keri Russell et Jesse Plemons. Le reste de la distribution, à l'exception de Graham Greene dans un petit rôle (qui consiste surtout à faire de l'exposition pour expliquer tout ce qu'il y a à savoir sur le wendigo) n'est pas très connu mais fait le job.

Affamés n'invente rien en terme d'épouvante et se montre parfois un peu trop pesant dans son traitement mais évoque une Amérique délaissée et livrée à la pauvreté sans pour autant perdre de vue son aspect purement horrifique.

potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 19 Novembre 2021, 15:30bouillonnant dans le chaudron "Films".