John Dortmunder ne décolère pas. Peu importe qu'il se soit fait surprendre pendant un cambriolage chez le milliardaire Max Fairbanks par le propriétaire des lieux, ce sont les risques du métier. Ou qu'il se soit fait embarquer par la police dans la foulée, il ne lui a pas été difficile de s'échapper. Mais Fairbanks a profité de son arrestation pour lui voler sa bague porte-bonheur en prétendant qu'elle était à lui. Dortmunder n'entend pas le laisser s'en tirer à si bon compte.

Dortmunder ne manque ni de ressources, ni d'ingéniosité lorsqu'il s'agit d'effectuer les cambriolages les plus divers et improbables et il en retire généralement un petit bénéfice mais ses plus grandes entreprises ont toujours eu tendance à ne pas s'accomplir à cause de la seule chose qui lui fait régulièrement défaut: la chance. Il en sera beaucoup question dans ce volume où Dortmunder pense contrer le mauvais sort grâce à une bague sans valeur marchande dont May a hérité et qui se retrouve très vite au doigt d'un milliardaire qui a acquis sa fortune sans s'embarrasser de scrupules. Comme la plupart des victimes de Dortmunder, Fairbanks est parfaitement antipathique et on ne le plaindra pas dans les chapitres qui suivent où le cambrioleur et sa bande tentent de mettre la main sur lui en visitant ses diverses demeures et faute de le trouver, font en sorte de ne pas avoir fait le déplacement pour rien.

Les compagnons habituels de Dortmunder n'ont pas grand chose à faire de cette bague en toc, et sont même pour la plupart amusés par la situation mais ils ne tardent pas à se rendre compte que dans sa quête de vengeance, Dortmunder n'a jamais été autant susceptible de les mettre sur des coups juteux. Peu importe alors s'il s'agit de cambrioler le Watergate ou un hôtel-casino de Las Vegas, tout le monde est partant et une bonne part de l'humour tient à ce que notre brave cambrioleur est plus populaire qu'il ne l'a jamais été, n'a jamais rencontré plus de succès mais est incapable d'apprécier la situation, obnubilé qu'il est par son bien volé. On croise le temps de l'aventure de nouveaux personnages toujours brossés de manière cocasse et Kelp se trouve même une petite amie, à voir si elle s'attarde dans la série.

Après deux tomes toujours très amusants mais dont l'intrigue s'étalait un peu inutilement au risque de paraître artificiellement gonflée, Au pire, qu'est-ce qu'on risque?, plus resserré sur l'essentiel, est particulièrement savoureux.