Tony Soprano et sa bande ont quelques soucis d'argent et Carmela commence à s'inquiéter pour son avenir. Le procès de l'oncle Junior va bientôt débuter tandis que Chris est de plus en plus dépendant à l'héroïne. Adriana, de son côté, se fait une nouvelle amie et découvre un peu tard qu'elle n'est pas ce qu'elle prétend être.

Après une troisième saison qui offrait de grands moments mais ronronnait un peu et souffrait probablement de grosses réécritures suite à l'impossibilité de maintenir ce qui devait être un arc principal et prometteur, ces treize épisodes supplémentaires remettent les pendules à l'heure et effacent les doutes que l'on pouvait entretenir. La petite entreprise de Tony connait la crise et cela aura un impact sur toute la saison, qui est chargée. Carmela ne se contente pas de croire la bonne parole de Tony quant à leurs finances et l'incite à faire des placements mais son insatisfaction est plus générale et elle se réfugie dans une attirance mutuelle mais dangereuse à concrétiser avec Furio. Meadow et A.J. sont davantage en retrait cette saison, la première encore sous le coup de la mort de Jackie Jr. et cherchant à se trouver un but sans réussir à vraiment couper le cordon.

Côté collègues de boulot/famille élargie, ce n'est guère plus brillant. Le procès de Junior commence pour de bon et un début d'Alzeihmer révélé suite à une chute aussi incongrue que digne du personnage lui laisse une possibilité d'échappatoire mais forcer sur la corde du gâtisme ne fait pas grand chose pour la fierté déjà bien malmenée du bonhomme. Chris s'enfonce dans la drogue et son comportement de plus en plus violent et incontrôlable se remarque. La pauvre Ade est coincée entre lui et le FBI, Janice continue de s'embarquer dans des plans sentimentaux foireux et Paulie, chafouin après quatre moins à l'ombre, s'estime mal considéré par Tony... Quant à Ralph, si l'on attendait une explosion dès la fin de la saison 3, on y arrive enfin.

Depuis la fin de la saison 1, les séances avec le Dr Melfi sont utilisées de manière plus parcimonieuses et peut-être en ont-elles de ce fait plus d'impact quand elles arrivent. Tony va devoir s'interroger sur l'influence qu'il peut exercer sur son entourage même à son insu après avoir entendu la nouvelle d'un suicide et son incapacité à l'empathie pour les humains alors que la disparition d'animaux provoque en lui des émotions fortes va également être prétexte à explorer un peu plus sa psyché. Toute la sous-intrigue relative à Pie O' My la jument de course est particulièrement réussie.

On passe également davantage de temps avec Paulie cette saison, qui n'est pas de base le membre le plus sain et équilibré du gang de Tony mais qui s'illustre particulièrement. Aux petits soins pour sa mère, ce qui vaut quelques scènes décalées quand le mafieux est confronté aux vieilles amies de cette dernière qui ne sont pas dupes sur ses activités mais ne se laissent pas impressionnées pour autant, et parallèlement estimant que Tony lui bat froid depuis son séjour en prison et ses difficultés à lui verser l'argent de ses méfaits, ces deux mondes qui ne sont pas fait pour se rencontrer vont pourtant le faire. Le personnel se mêle toujours au professionnel dans cette série où aucun personnage n'arrive à compartimenter autant qu'il le voudrait. Les personnages sont toujours aussi violents, humains, sordides et pathétiques ce qui conduit souvent à la tragédie mais ces traits peuvent être plus d'une fois des sources d'humour inattendu (Paulie et la peinture "classe" de son employeur, l'intervention qui vire à la baston...)

Avec cette quatrième saison, Les Soprano revient à son meilleur niveau, plus solide sur ses appuis que la précédente tandis que les personnages, pour leur part, sont toujours plus bousculés.