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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Proie
--> It's Noirvember!
Martin Rome, criminel blessé après avoir tué un policier, est hospitalisé en attendant un procès qui devrait lui valoir la chaise électrique. Un avocat véreux, Niles, lui propose d'avouer un meurtre dont est accusé son client, celui d'une vieille dame dont on a volé les bijoux. Rome rejette l'offre mais, intéressé par le butin, trouve le moyen de s'évader. Le lieutenant Candella, policier ami d'enfance de Rome, se lance à sa poursuite.

Entre Les Tueurs et Pour toi j'ai tué tous deux avec Burt Lancaster, Robert Siodmak a réalisé un autre film noir, adaptation d'un roman de Henry Edward Helseth, qui montre l'affrontement de deux anciens amis d'enfance issus de Little Italy ayant suivi une trajectoire différente, l'un gangster, l'autre flic. Martin Rome, le bandit, monopolise d'entrée de jeu l'attention: il a tué un policier et il a beau arguer de la légitime défense, on est dans un film noir des années 40 ce qui signifie qu'il est condamné à mourir dans la dernière bobine. Il n'en demeure pas moins au premier abord parfaitement sympathique pour ne pas dire charmant. Richard Conte, le futur Don Barzini du Parrain, est pour beaucoup dans ce pouvoir de séduction qui donne envie de le suivre dans son évasion et ses aventures pour mettre la main sur le magot.

En face de lui, Victor Mature est solide en flic droit dans ses bottes mais attaché par son passé à la famille Rome. Il est cependant bien plus en retrait et bien moins expansif que Conte et de ce fait on se soucie peu de le voir mettre la main sur Martin. À mesure que l'intrigue avance, la vraie nature de ce dernier se fait peu à peu voir, de voyou chaleureux à qui l'on peut trouver des circonstances atténuantes (légitime défense, victime malhonnête...), on découvre un criminel endurci qui n'hésite pas à utiliser ses proches, y compris sa propre famille, pour parvenir à ses fins et s'offrir un exil doré. Le rôle de son frère cadet Tony est de ce fait intéressant, en admiration devant son aîné qu'il souhaite aider à fuir la police, son choix d'obéir ou non à sa dernière requête va révéler s'il est vraiment taillé du même bois ou si au fond il sent qu'il y a des limites à ne pas dépasser.

La morale reprend ses droits donc, ce qui devait sembler absolument nécessaire à l'époque pour contrebalancer le fait qu'on ait pris tant de plaisir à suivre un criminel cynique pendant le reste du film. Les péripéties sont en effet pour le moins accrocheuses alors que dans sa quête Martin Rome va se colleter à un avocat sournois (excellent Berry Kroeger que je ne connaissais pas et qui a de faux airs de Joseph Cotten en plus pervers), ou une spécialiste des massages suédois peu commode (la titanesque Hope Emerson que je ne connaissais pas non plus et dont le physique atypique retient l'attention). Ce personnage féminin est le plus mémorable parmi ceux que propose le film.

En effet, si Debra Paget fait ici ses débuts, elle est particulièrement fade en amoureuse transie dont Martin ne se soucie guère et qui n'est finalement là que pour illustrer son égoïsme. Shelley Winters fait également une trop brève apparition bien qu'elle s'en tire mieux, son personnage étant très dégourdi quoique tout aussi utilitaire. On retiendra tout de même quelques autres seconds rôles, une infirmière qui en sait plus qu'elle n'en dit ou encore un compagnon de cellule bien serviable.

On peut regretter que le film ne soit pas suffisamment équilibré entre un Richard Conte qui se taille la part du lion et un Victor Mature qui doit se contenter des miettes. Il n'en vaut pas moins le détour grâce justement à ce personnage de gangster parfaitement incarné, son implantation dans Little Italy, quelques personnages secondaires marquant et ce sentiment de fatalité qui emmène son protagoniste vers une fin programmée d'avance qui font de La Proie un excellent film noir.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 7 Novembre 2021, 17:30bouillonnant dans le chaudron "Films".