Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Haunting Season
--> Ghostly Tales for Long Winter Nights
Un amateur d'échecs loue une maison dont le propriétaire disparu semble vouloir engager une partie. Une femme clouée sur un fauteuil roulant a l'impression que ce dernier obéit à une autre volonté que la sienne. Un photographe est chargé d'immortaliser le cadavre d'une superbe jeune femme qui lui envoie des signes par-delà la mort... En tout, huit récits de fantômes destinés à faire frissonner le lecteur.

C'est un peu par hasard que je suis tombée sur ce recueil de huit nouvelles fantastiques et si le sous-titre les réserve pour les longues nuits d'hiver, la sortie de l'ouvrage quelques jours avant Halloween est plus appropriée. Bien qu'au fond cela n'a aucune importance, un bon bouquin devrait pouvoir vous happer n'importe quel mois de l'année. Qu'en est-il de celui-ci?

On commence avec A Study in Black and White de Bridget Collins, où un homme de passage dans un village loue une demeure, attiré par les arbustes taillés en forme de pièce d'échecs. C'est du classique (autochtones connaissant le passé de la maison mais réticents à donner des explications à l'étranger tout en essayant de lui faire comprendre qu'il va avoir des ennuis, gradation dans les phénomènes étranges, protagoniste qui refuse de reconnaître l'évidence avant qu'il ne soit trop tard) mais c'est une bonne mise en jambe, avec un personnage principal qui laisse entrevoir des aspects peu sympathiques de sa personnalité sans que l'on développe plus avant, ce qui n'est pas forcément un défaut.

Thwaite's Tennant d'Imogen Hermes Gowar, met en scène une femme aisée de l'époque victorienne (ou avant, une période avec des voitures tirées par des chevaux en tout cas) qui après avoir causé un scandale en quittant son mari est envoyée par son père vivre avec son jeune fils dans une maison isolée. C'est la première nouvelle se déroulant à cette époque et qui va aborder la position précaire des femmes, au point où l'on se demande si cela ne faisait pas partie des thèmes à aborder pour cette anthologie, en plus des fantômes. Quoiqu'il en soit, c'est efficace bien qu'on comprenne assez vite où l'on va.

The Eel Singers: bon, là, c'est un peu compliqué. Natasha Pulley reprend les personnages de The Watchmaker of Filigree Street qui fait partie de ces romans que j'aurais voulu aimer mais qui m'ont laissée totalement sur le bord de la route. Au point que je n'en avais guère de souvenirs et qu'il m'a fallu quelques paragraphes pour réaliser que je connaissais déjà Mori et Thaniel. L'histoire en elle-même baigne dans une atmosphère étrange alors que les protagonistes en vacances font de curieuses rencontres mais je n'ai encore une fois pas accroché. Les fans devraient en revanche probablement être heureux de retrouver leurs héros.

Lily Wilt de Jess Kidd se déroule à l'époque victorienne (oh!) et est sans doute l'histoire la plus perturbante du lot puisqu'il y est question de nécrophilie alors qu'un photographe tombe sous le charme du cadavre d'une trop jolie jeune femme qui peut ne pas être totalement morte d'ailleurs. Tout le monde est bizarre dans cette nouvelle, dont je ne sais pas vraiment à son issue si elle fonctionne mais elle est marquante, sans aucun doute.

Dans The Chillingham Chair, comme à son habitude, Laura Purcell situe l'action à l'époque victorienne. Une jeune femme qui a repoussé la demande en mariage de son fiancé voit ce dernier sur le point d'épouser sa cadette, lorsqu'un accident la cloue dans un fauteuil roulant ayant appartenu au père de son futur beau-frère. Un fauteuil qui a l'air de vouloir la tuer et le défunt ayant mauvaise réputation, ce n'est pas inenvisageable mais l'héroïne aura bien du mal à découvrir la vérité et en faire part à son entourage. On retrouve les thèmes habituels: fantômes, mais aussi femmes dédaignées et prises pour folles dès qu'elles ne suivent pas un chemin tout tracé. Forcément angoissant.

The Hanging on the Greens d'Andrew Michael Hurley: allons bon, un mec s'est introduit dans le gynécée. C'est en effet la seule nouvelle sur les huit à être signée par un homme et avec celle de Bridget Collins, la seule qui ne se déroule pas au XIXe siècle. Elle est assez déconcertante, souvenirs d'un homme qui n'a jamais oublié la tragédie ayant frappé un alcoolique et le couple qui l'a hébergé dans l'espoir de l'aider. Le récit est décousu et déconcertant, j'ai eu de ce fait du mal à y entrer mais il se démarque du reste des nouvelles, ce qui n'est pas plus mal.

Parce qu'avec Confinement de Kiran Millwood Hargrave, devinez quoi? Nous revoici à l'époque victorienne où l'héroïne sur le point d'accoucher est persuadée que sa chambre est hantée par le fantôme d'une sorcière en voulant à l'âme de son bébé. Encore une fois, on plaint forcément la protagoniste bien isolée et incomprise mais il est dommage que l'autrice ôte toute possibilité d'interprétation dans sa note finale bien que l'on comprenne pourquoi elle a souhaité aborder ce sujet par ailleurs.

On finit sur Monster d'Elizabeth Macneal qui, vous n'allez pas le croire, se déroule à l'époque victorienne et où l'on croise encore une femme mal mariée. Le narrateur est son époux, parfaitement antipathique qui n'arrive pas à concevoir, après avoir été prometteur dans sa jeunesse, de n'avoir pas le succès qu'il estime lui être dû. La découverte d'un fossile (on est en plein boom de la paléontologie à Lyme Regis) pourrait bien changer la donne mais cela ne tournera pas comme prévu. On en est ravi tant le personnage principal est antipathique et l'on s'amuse donc à voir son succès se transformer en cauchemar, de quoi clore sur une bonne note.

Dans l'ensemble, cette anthologie se révèle assez homogène dans sa qualité bien que pas vraiment terrifiante. J'ignore qui a été chargé de rassembler les différents textes, personne n'est mentionné dans le livre, et si du coup le fait de situer autant d'histoires à la même époque vient d'un manque d'imagination des autrices, de leur "spécialisation" (c'est au moins le cas pour Laura Purcell et Natasha Pulley reprenant des personnages qu'elle a créés, elle n'allait pas les projeter dans le futur) ou s'il y a eu certaines directives (pas obligatoires à en juger par les nouvelles de Collins et Hurley) sur les thèmes à aborder. L'ensemble est donc de bonne tenue même s'il manque de variété.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 31 Octobre 2021, 12:05bouillonnant dans le chaudron "Littérature".