Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Chapelwaite
Veuf et père de trois enfants, Charles Boone apprend qu'il a hérité d'une vaste demeure dans le Maine, Chapelwaite. Malgré l'hostilité d'une bonne partie du village voisin envers sa famille, Charles entend bien s'y établir durablement. Entre bruits dans les murs, crainte de folie héréditaire et mystérieux culte qui rôde dans les bois alentours, l'intégration à la communauté ne sera pas de tout repos.

À l'origine de la série, Celui qui garde le Ver, une nouvelle de Stephen King, pastichant allégrement H.P. Lovecraft. On y retrouvait un village peuplé de consanguins, un culte étrange visant à libérer une ancienne et terrible créature et un protagoniste condamné à perpétuer les crimes de son ascendance à moins de trouver une solution radicale. Le titre original de la nouvelle, Jerusalem's Lot, renvoyait en revanche à une création de King et à un précédent roman, Salem (Salem's Lot), qui traitait de vampirisme et c'est aussi le cas dans la nouvelle, de manière plus détournée. En déclinant une courte nouvelle sur dix épisodes, Chapelwaite doit nécessairement broder et se révèle donc une adaptation libre mais elle conserve pas mal d'éléments de l’œuvre originale.

Parmi les apports notables, l'entourage de Boone qui était dans le récit seulement assisté de son valet. Charles a trois enfants, Honor, Loa et Tane, dont la mère était polynésienne. Bien que la nouvelle soit signée par King et non Lovecraft, c'est tout de même l'occasion de prendre le contrepied du racisme et de la xénophobie du bonhomme. Comme Obed Marsh dans Le Cauchemar d'Innsmooth, Boone est un marin qui a voyagé en Polynésie mais contrairement à lui, n'en a ramené que de charmants bambins et non des pratiques maléfiques: ici l'origine du mal est dans sa contrée d'origine et ne vient pas de l'étranger. On lui adjoint également Rebecca Morgan, une jeune femme à la vocation d'écrivain qui va servir de gouvernante aux enfants, un révérend qui a son propre secret et un constable compréhensif et ce sera à peu près tous les alliés sur lesquels Boone pourra compter.

La série démarre plutôt bien: les décors sont lugubres et évoquent un peu Sleepy Hollow sans virer à la caricature burtonienne, la petite ritournelle au violon colle à l'ambiance et il y a matière à angoisser avec ce protagoniste qui semble perdre pied et ne plus savoir ce qui est réel et imaginaire (rats dans les murs, apparition de vers...). Une mystérieuse épidémie frappe le village voisin dont les habitants accusent les Boone d'être responsables, la gouvernante sait s'y prendre avec les enfants (y compris Loa, la plus farouche) mais son intérêt pour les Boone n'est pas désintéressé puisqu'elle voit en eux matière à un roman. C'est plombant, inquiétant et pour le moins mystérieux. Puis à mesure que l'on avance et que l'on obtient des réponses, la série marque le pas.

On s'éloigne un peu de Lovecraft pour aller vers King, en gros. Sans abandonner les histoires de Grands Anciens, on verse davantage dans l'histoire de vampires, avec assauts à répétition sur la maison des Boone, un grand méchant tout moche joué par Christopher Heyerdahl (il est grimé, je précise) et évidemment des personnages qui ont leurs raisons de céder à la tentation de rejoindre leurs rangs et vont devoir trouver en eux la force de résister. Ce n'est pas franchement mauvais mais plus convenu et étiré sur dix épisodes, le récit en devient lassant. Au moins peut-on saluer une fin qui ne promet pas une deuxième saison (ça peut se bidouiller mais elle ne serait pas nécessaire) et qui ne cède pas trop à la facilité pour ce qui est du sort des personnages principaux. Les acteurs sont très bien, Adrien Brody en tête même s'il n'y a pas là de performances que l'on retiendra pour la saison des récompenses.

Chapelwaite offre quelques frissons, en tout cas au début, bénéficie d'une belle atmosphère et tout en prenant ses distances avec la nouvelle, en restitue l'essentiel. Néanmoins, elle aurait mérité d'être davantage resserrée et son changement de cap à mi-parcours lui fait perdre de son intérêt.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 18 Octobre 2021, 09:38bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".