Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Open Range
Quatre cow-boys, Boss Spearman, Charley Waite, Mose Harrison et le jeune Button, convoient un troupeau dans l'ouest américain. Leur étape dans une petite ville dirigée par le propriétaire Baxter tourne au drame et Boss et Charley décident de rester pour obtenir justice.

Au début des années 2000, Kevin Costner n'a plus vraiment la même aura de star et de réalisateur oscarisé qu'il avait gagné une dizaine d'années plus tôt. Pour autant, à regarder sa filmographie, sa traversée du désert est à relativiser. Quoi qu'il en soit, Open Range marquait son retour devant et derrière la caméra après l'accueil froid de The Postman, ainsi qu'à son genre fétiche, le western. Ce qui frappe d'emblée, tandis que l'on s'attache au petit groupe évoluant dans de beaux paysages canadiens sur une musique signée Michael Kamen, c'est le classicisme du film. Tourné à une époque où Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter ou la Prélogie Star Wars dominaient le box-office, Open Range semble appartenir à une autre époque. Il ne cherche pas à se faire plus cool qu'il n'est pour tenter d'attirer un nouveau jeune public, ne se montre pas excessivement contemplatif pour séduire une frange plus intellectuelle. C'est justement ce classicisme et cette simplicité apparente qui servent le film. En dehors de quelques ralentis sur la fin, rien n'a vieilli presque vingt ans plus tard, on a bien conscience de ne pas être devant un western des années 50, certes, mais il semble presque hors du temps.

Intrigue classique également, avec ses braves et modestes cow-boys s'opposant à un tyran local et sa bande de tueurs, et dont l'arrivée en ville va permettre à certains de ses habitants de se rebeller. Les personnages sont archétypaux (le protagoniste au passé de tueur qui doit reprendre les armes sans y perdre définitivement son âme, le vieux sage, le vilain rancher, le shérif corrompu, la femme qui s'impose dans un monde d'hommes, le petit jeune...) mais sont solidement dessinés: on sait où l'on met les pieds, pour qui prendre parti, et tout se déroule sans accroc. Ce qui est peut-être, aussi, du coup, la limite du film. On est ici, en tout cas, sur un hymne à l'open range, la possibilité de circuler librement avec ses troupeau sur une étendue sans barrière, époque qui touche à sa fin. Comme les héros ne sont pas de riches propriétaires de bétail, on prend volontiers fait et cause pour eux, le discours est ainsi assez différent de L'Homme des Vallées Perdues où on se place du côté des fermiers qui délimitent leur terrain face aux grands éleveurs qui se croient tout permis.

La distribution est de bonne tenue: Costner acteur ne m'a jamais fait vibrer mais on le sent parfaitement à l'aise dans ses bottes. Robert Duvall en impose en vétéran tandis que Michael Gambon, loin des productions britanniques où l'on a l'habitude de le voir, est crédible dans le rôle du vilain de service (mais peut-être pas assez présent pour vraiment marquer). On croise également un jeune Diego Luna, des seconds couteaux patibulaires et Annette Bening en assistante du docteur local(assez rafraichissant aussi de voir dans un film hollywoodien dont l'acteur principal frise la cinquantaine une romance le mettant en scène avec un personnage féminin interprétée par une actrice pas beaucoup plus jeune).

Costner prend son temps pour poser personnages et enjeux sans pour autant que l'on s'ennuie. On a le sentiment qu'il se plait à mettre en valeur de beaux paysages, à présenter ses personnages, bref, à replonger dans un univers western familier. Il nous mène sans précipitation vers un règlement de compte final qui se révélera particulièrement furieux, de près d'un quart d'heure, sec et se passant de cascades ou de tirs absurdes (on a de bons tireurs mais qui ne casent pas avec un colt des balles immédiatement fatales sur une cible lointaine), sans excès de violence mais où personne n'est pour autant totalement épargné, et qui exploite parfaitement le territoire de la ville présenté plus tôt.

Le charme d'Open Range tient dans cette volonté de son réalisateur de faire un western à l'ancienne sans pour autant le caricaturer. Il ne cède à aucune mode, déroule son intrigue sans la compliquer inutilement et tout est très soigné sans pour autant être appesanti par une gravité excessive. On peut regretter par moment que Costner ne propose pas plus: puisque tout est immédiatement familier on n'est jamais surpris. Ce n'était de toute évidence pas le but de Kevin Costner qui a réussi le sien, offrir un beau et solide western sans chichi et c'est très bien comme cela.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 9 Octobre 2021, 13:45bouillonnant dans le chaudron "Films".