Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Into the West
Fils de charron, Jacob Wheeler quitte l'entreprise familiale et sa Virginie natale afin de suivre Jedidiah Smith qui vient de monter une expédition pour trouver un passage conduisant jusqu'en Californie. Pendant ce temps, Aimé-par-les-Bisons, un jeune Lakota, a une vision inquiétante concernant le sort de son peuple.

En 2005, Steven Spielberg a produit cette mini-série ambitieuse de cinq épisodes avec la volonté de dépeindre sur plus d'un demi-siècle de l'Histoire des États-Unis ce que l'on appelle la Conquête de l'Ouest, des premières explorations à la fin des Guerres indiennes. Au premier abord, on s'inquiète un peu: avec son générique sépia faisant défiler les protagonistes avec leurs noms (générique qui se révèlera néanmoins pratique quand différents acteurs se succèderont pour un même rôle) ses acteurs très lisses, ses personnages au caractère basique, soit très gentils, soit très méchants ou au moins bornés, ses dialogues plats et sa double-narration très "Père Castor, raconte moi une histoire", il est difficile de se dire qu'Into the West a été diffusée à la même époque que Deadwood tant elle semble nous renvoyer dix ans en arrière et promettre un spectacle lénifiant à la Dr. Quinn femme médecin. Il serait fort dommage cependant de ne pas aller plus loin que ces premières impression de ringardise.

En effet, si graphiquement il n'y a pas d'excès, la série ne fait pas preuve de timidité quand il s'agit de passages éprouvants. Le premier épisode est pourtant assez doux: si les personnages affrontent divers dangers, on est du côté de Jacob encore dans la phase de découverte d'une contrée riche de promesse tandis qu'Aimé-par-les-Bisons et son village vivent leur vie, certains déjà inquiets de l'avenir, d'autres persuadés que rien ne va fondamentalement changer pour eux. Dès le deuxième épisode on réalise que cet aspect trop propret est trompeur, et aux travers de divers sujets abordés, on n'épargnera guère les protagonistes et leur entourage: on suit ainsi les premiers convois de pionniers (le voyage des Wheeler va tourner petit à petit au désastre: on ne sourcille pas aux premières pertes, il en faut bien sur le trajet mais elles ne font qu'annoncer une compilation de tout ce qui pouvait mal tourner dans ce genre de périple), la Ruée vers l'Or, l'épopée du Pony Express ou encore la construction des chemins de fer mais aussi le massacre de Sand Creek, les tentatives d'ethnocide des autochtones à travers l'histoire de Voix-qui-Porte dans les deux derniers épisodes, la Bataille de Little Big Horn puis les dernières révoltes dans les réserves...

Avec beaucoup de personnages aux destins entrecroisés, on s'y perd par moment un peu lorsqu'il faut se remémorer qui est le frère de qui ou son cousin et les protagonistes étant généralement réduits à des archétypes destinés à représenter une pièce de la grande Histoire, on ne fait généralement pas dans la nuance. À devoir être sur tous les fronts, on n'a pas vraiment le temps de s'intéresser à certains membres de la famille Wheeler qu'on est déjà passé à autre chose, comme avec les quelques scènes avec Samson au Kansas qui semblent posées là car on ne pouvait pas vraiment faire l'impasse sur la Guerre de Sécession mais en même temps les personnages importants ne sont plus dans le coin depuis un bon moment. De plus, après le premier épisode, les scénaristes n'ont plus trop l'air de savoir que faire d'Aimé-par-les-Bisons qui ne sait lui-même que faire de ses visions prophétiques. Il bouclera la boucle avec Jacob dans les dernières minutes mais dans l'intervalle ses scènes n'apportent pas grand chose au-delà de rappeler son existence.

Le casting ne fait pas d'étincelle, avec des acteurs et des actrices qui ne font que passer le temps d'un ou deux épisodes pour incarner des figures définies à gros traits, mais loin d'être désagréable: on y croise aussi bien des vétérans comme Keith Carradine ou Graham Greene que de jeunes acteurs dont les plus gros succès étaient en fait déjà derrière eux comme Rachael Leigh Cook ou Skeet Ulrich, deux anciens Goonies... Ils viennent, on les perd parfois totalement de vue comme Alan Tudyk dont on apprend que son personnage est parti s'installer dans le Sud (mais cela reflète bien, je suppose comme des branches d'une même famille ont pu s'éloigner et ne plus avoir de contact en allant chercher chacune quelque chose de différent dans un pays de plus en plus gigantesque).

Extrêmement classique et didactique, Into the West peut donner dans un premier temps le sentiment de faire face à une mini-série déjà vieillotte à l'époque de sa sortie mais elle offre un bon aperçu, souvent déchirant et sans complaisance, de ce qu'a pu être la Conquête de l'Ouest en épousant différents points de vue, évoquant comment cela s'est passé, et sur quoi et sur qui un pays a pu être fondé.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 9 Septembre 2021, 19:41bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".