Dortmunder et sa bande acceptent d'aider le cousin de Tiny, originaire de Tsergovie, à voler dans l'ambassade du Votskojek le fémur d'une sainte du XIIIe siècle, ticket d'entrée à l'ONU pour l'un des deux pays rivaux. Tout se passe bien jusqu'à ce que Dortmunder soit fait prisonnier et l'os confisqué par des gardes-côtes. La situation n'est heureusement pas encore désespérée.

Dortmunder chargé de mettre la main sur un objet pour le compte d'un pays, objet convoité également par une nation rivale, voilà un point de départ qui n'est pas neuf, on pense à la première mésaventure de notre malchanceux cambrioleur. Il ne s'agit ici plus d'une pierre précieuse mais d'un fémur de sainte et ce n'est pas de la seule différence, ce qui évite une sensation de déjà-vu. Cela étant, on retrouve évidemment les ingrédients qui font le sel de la série, les réunions dans l'arrière-salle chez OJ après être passé devant le comptoir où les habitués tiennent des conversations absurdes, la passion de Kelp pour les voitures de médecin et cette brute de Tiny qui cette fois a une petite famille.

On se demande quand et comment le plan savamment élaboré de Dortmunder va foirer et comment il va rebondir après cela et de ce point de vue, on n'est pas déçu même si la dernière partie offre un stratagème très alambiqué et qui surtout dépend un peu trop de la sagacité et des limites de celle-ci de quelqu'un que le protagoniste n'a jamais rencontré, même en tenant compte du niveau de délire de ses aventures, c'est un peu gros. On s'amuse néanmoins des répliques, de certains personnages (dont un savant fou qui joue de l'orgue dans une église désaffectée) et J.C. Taylor, discrètement, se taille la part du lion.

Comme Dégâts des Eaux, cet opus souffre peut-être d'une longueur un poil excessive, les dernières pages consistant à découvrir ce qu'a bien pu concocter le protagoniste sans vraiment craindre, pour une fois, un échec. On n'en reste pas moins tenu en haleine jusqu'au bout avec toujours quelques passages de franche rigolade.