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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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El Perdido
O'Malley, un aventurier, accepte de convoyer jusqu'au Texas les bêtes d'un rancher dont il a fréquenté la femme, Belle Brenckenridge, quelques années auparavant. Avant le départ, le groupe est rejoint par le shérif Stribling, dont O'Malley a tué le beau-frère. Les deux hommes tombent d'accord pour attendre d'arriver à destination avant de régler leurs comptes.

Par rapport à d'autres westerns de Robert Aldrich tels que Vera Cruz ou le dérangeant Fureur Apache, El Perdido reste méconnu, peut-être même mal-aimé. Peut-être parce que son réalisateur ne signait pas ici un film très personnel et que ses conflits durant le tournage avec Kirk Douglas, la star à l'origine du projet, ne lui a pas donné envie d'en reparler par la suite. Si ni lui ni le scénariste Dalton Trumbo n'étaient très motivés, cela ne se ressent pourtant pas à l'écran car le film ne manque pas de scènes spectaculaires et de points dignes d'attention.

L'intrigue s'articule autour d'un troupeau à amener d'un point A à un point B en traversant la frontière mexicaine, ce qui permet déjà d'évoluer une nouvelle fois dans des paysages aussi pelés que cinématographiques. On a également droit à quelques péripéties à base de bandits de grand chemin (dont Jack Elam et son œil en vrille), de belles chevauchées dans la poussière et à une attaque de Yaquis qui se règle d'ailleurs de manière moins expéditive que de coutume, avec en perspective un duel entre O'Malley et Stribling qui malgré leur contentieux en viennent à se respecter et se sauver mutuellement. Cela sera-t-il suffisant pour régler leur conflit autrement que par le plomb? Il faudra attendre les dernières minutes pour découvrir la réponse.

Du très classique au premier abord, avec un Kirk Douglas qui semble se borner à reprendre son personnage de cow-boy chantant libertaire et vêtu de noir de L'Homme qui n'a pas d'étoile. Pourtant, plus on avance, plus le film s'aventure dans des territoires étonnamment risqués. Si, armé de manière incongrue d'un simple derringer, O'Malley apparait comme un aventurier sans peur et sans reproche, il ne s'embarrasse pas de scrupules: il déboule chez les Breckenridge pour se cacher mais saute sur l'occasion de reconquérir Belle - et fait vite part de son désir de l'enlever à son mari qu'elle le veuille ou non - puis quand il réalise que la fille de Belle à peine sortie de l'adolescence, et encore je suis optimiste, n'est pas insensible à ses charmes, il tente de la dissuader mollement avant de se dire qu'après tout pourquoi pas... jusqu'à ce qu'une révélation somme toute prévisible vienne quand même lui donner matière à réflexion. Rock Hudson pourrait, en contrepoids, être le héros droit dans ses bottes et il l'est dans une certaine mesure mais il se révèle aussi possessif vis-à-vis de Belle, décidément pas gâtée coincée entre ces deux lascars et ayant du mal à avoir voix au chapitre.

Voilà donc deux têtes d'affiche loin d'être exemplairse, ce qui peut également expliquer le relatif désamour pour ce film alors que les pistoleros délibérément ambigus existaient déjà mais où l'on avait encore généralement une figure un tant soit peu morale à laquelle s'accrocher. Kirk Douglas fait bien son numéro d'aventurier hâbleur, Rock Hudson est un peu terne ce qui n'est pas forcément un handicap pour un personnage pour lequel on devrait naturellement prendre parti mais qui n'est pas suffisamment sympathique pour qu'on y parvienne tandis que Dorothy Malone campe une maîtresse-femme qui a bien du mérite entourée d'hommes aussi pénibles. On notera également la présence de Joseph Cotten en rancher confédéré lâche et porté sur la bouteille, un rôle malheureusement trop court.

El Perdido manque sans doute du côté brut des plus fameux films de Robert Aldrich mais il présente des personnages ambivalents et aborde des thèmes osés entre deux scènes de chansonnettes plus innocentes. Un nouvel exemple si besoin en était de westerns américains pré-Léone beaucoup moins sages que l'image qu'on en a encore trop.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 26 Juillet 2021, 23:01bouillonnant dans le chaudron "Films".