Effondrée par la mort de son fils, renversé par une voiture dont le conducteur a pris la fuite et n'a jamais été appréhendé, Frances pense avoir identifié le coupable, George Rattery, un riche homme d'affaires. La jeune femme parvient à se faire inviter dans sa maison de famille, ruminant sa vengeance.

The Beast Must Die est la dernière adaptation en date d'un roman publié en 1938 et écrit par un certain Nicholas Blake, pseudonyme de Cecil Day-Lewis, le père de Daniel. Ce qui ne rajeunit pas vraiment Daniel, maintenant que j'y pense. Dernière adaptation car Claude Chabrol en avait déjà signé une pour le grand écran en 1969 sous le titre Que la bête meurt, avec Michel Duchaussoy et Jean Yanne. Wikipedia me dit qu'il y avait eu une version précédente, argentine cette fois-ci, dans les années 50. N'ayant ni lu le livre, ni vu les films, je ne sais dans quelle mesure au juste l'intrigue a été changée, hors transposition historique puisque l'action se déroule ici de nos jours et en place d'un père vengeur nous avons une mère interprétée par Cush Jumbo.

Qu'est-ce qu'on a là? Malheureusement, une mini-série qui aura le plus grand mal à sortir du lot tant on est abreuvé ces dernières années de séries policières et de thrillers plus ou moins psychologiques tournant autour de la mort d'un enfant, avec des castings souvent classieux et des réalisations soignées et glacées. On a également droit à un personnage de flic qui souffre d'un traumatisme pour lui donner un peu d'épaisseur mais je vais être franche, je m'en fichais un peu.

Non que la mini-série soit dépourvue du moindre suspense: Frances élabore son plan la rage au cœur mais ne s'attend pas, une fois infiltrée dans la famille Rattery, d'éprouver de l'attachement pour l'épouse, la belle-sœur et le fils de George, victimes chacun à leur manière de son comportement odieux. Frances sera-t-elle démasquée? Mènera-t-elle son plan à bout et quel sera ensuite son sort? Renoncera-t-elle parce qu'elle aura compris que la vengeance ne ramènera pas son fils et ne soulagera pas sa douleur? Oui, on se les pose, ces questions, bien que la réponse arrive plus vite que prévu et que le dernier épisode se consacre davantage aux répercussions sur les personnages.

On est finalement davantage dans un drame que dans un véritable thriller comme on pourrait le penser au premier abord, ce qui n'est évidemment pas un défaut mais malgré une interprétation de bonne tenue d'à peu près tout le monde, la mini-série ne décolle jamais totalement, peine à impliquer le spectateur: le deuil et l'envie de vengeance de Frances, les peines de l'entourage de George, le traumatisme du policier... On veut savoir où tout cela va nous mener, certes mais non sans un ennui poli.

Voilà donc une mini-série qui n'est pas dépourvue de qualités, avec une intrigue qui promettait de faire passer par pas mal d'émotions, une jolie distribution, mais qui ne parvient pas vraiment à marquer. Le plus étonnant est qu'une deuxième saison a déjà été annoncée alors qu'elle ne s'impose absolument pas.