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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Potion précédente-Potion suivante
Inside n°9, saison 6
Un braquage de banque organisé par des personnages de Commedia dell'arte, un fan tentant d'imposer au scénariste de sa série préférée une dernière saison moins décevante, un mari jaloux qui espionne sa femme, un petit acteur à deux doigts de résoudre un grand crime, un vieil avocat sur son lit de mort et son infirmier, une famille laissant éclater ses rancœurs lors de la dernière nuit des Proms... Six nouvelles histoires dont on ne sort pas indemne, comme toujours quand on s'approche de trop près du n°9.

Chaque nouvelle saison d'Inside n°9 qu'on annonce est la promesse de six épisodes supplémentaires de haute tenue mais les grandes attentes ne vont pas sans craintes: et si c'était la saison de trop? Ou le début de la dégringolade? Reece Shearsmith et Steve Pemberton parviendront-ils à garder un niveau qu'ils ont su placer d'entrée de jeu très élevé?

Pour tout dire, Wuthering Heist ne rassure pas d'emblée. Le mélange de film de casse et de commedia dell'arte serait plus original s'il n'évoquait pas l'épisode Zanzibar qui pastichait Shakespeare dans un décor de grand hôtel. Certes, Colombine (Gemma Whelan) apostrophe elle-même directement le spectateur en confessant qu'au bout de six saisons, on peut accuser une certaine fatigue... Commentaire ironique ou annonce de ce qui nous attend? Les gags et les quiproquo font mouche pour la plupart, dans un genre de comédie spécifique qui forcément ne séduira pas tout le monde mais l'épisode s'achève sans vraiment répondre à la question: les scénaristes ont-ils concocté un scénario aussi malin qu'à leur habitude ou font-ils juste les malins?

Simon Says aborde un thème fortement évocateur: celui du fan obsessionnel confronté à l'auteur qui a eu le mauvais goût de le décevoir. Si le sujet a déjà été abordé de manière mémorable dans Misery, on pensera volontiers à une actualité plus récente comme les excès qui ont suivi la fin de Lost et surtout la dernière saison de Game of Thrones. Reece Shearsmith campe le fan prêt à toutes les manigances pour que le scénariste reboote la dernière saison de son show afin de lui faire prendre une direction qu'il estime bien meilleur. Steve Pemberton campe le scénariste coincé par l'importun et comme on est dans Inside n°9 on s'attend à ce que cela parte loin et à quelques retournements de situations. De ce point de vue, c'est exactement ce que l'on a, les portraits du fan comme du scénariste sont féroces (même si on peut supposer que le cœur de Pemberton et Shearsmith peut pencher d'un côté plus que de l'autre au vu de la conclusion). C'est un épisode bien fichu mais assez classique, autant qu'un épisode de cette série peut l'être.

Il faut attendre Lip Service pour retrouver ce qui fait vraiment de cette série un must: tout d'abord, l'idée de base. On ne se contente pas de montrer un mari méfiant observer son épouse depuis une chambre d'hôtel pour s'assurer qu'elle le trompe. Il engage une femme pour lire sur les lèvres les propos de l'épouse ce qui donne lieu à une séquence excellente de conversation téléphonique. Au-delà de ce concept, pendant une demi-heure on ne sait sur quel pied danser: va-t-on vers le drame glauque avec ces personnages qui s'espionnent et mentent? Une comédie romantique? L'hôtelier fouineur est-il juste un personnage burlesque ou cache-t-il autre chose? Les ruptures de ton sont nombreuses jusqu'à une fin diabolique qui prend complètement à contre-pied. À noter la jolie musique originale, d'ordinaire imperceptible ou absente dans la série mais particulièrement soignée ici.

Hurry up and wait narre les mésaventures d'un petit acteur qui a décroché un rôle dans une série policière basée sur la véritable disparition d'un enfant des années auparavant. Alors qu'il patiente avant sa prise dans le mobil-home d'une famille déjà là du temps du rapt, le protagoniste commence à soupçonner les membres d'être impliqués. Pemberton et Shearsmith, depuis La Ligue des Gentlemen, sont passés maîtres dans l'art d'écrire et interpréter des personnages qui mettent profondément mal à l'aise et c'est bien le malaise qui prévaut pendant toute la durée de l'épisode avec cette famille étrange mais pas si irréaliste (Pemberton notamment est absolument atroce). Il y a également des touches d'humour, comme Adrian Dunbar "dans son propre rôle" (ce qui doit être plus savoureux quand on suit Line of Duty mais ce n'est pas mon cas) ou Pauline McLynn pour un personnage qui n'est pas sans évoquer sa Mrs Doyle de l'époque de Father Ted. Un épisode bien noir qui nous balade jusqu'à une chute glauque à souhait.

Si le nom du vieux ténor du barreau joué par Derek Jacobi vous évoque quelque chose, peut-être arriverez-vous à voir où cet épisode se dirige. Sinon, les dernières minutes vont vous cueillir comme elles l'ont faite pour moi. En attendant, on a droit à un décor art-déco magnifique mais qui parvient à devenir de plus en plus étouffant et inquiétant tandis que l'histoire avance, et encore une fois une belle bande originale qui contribue pleinement à l'ambiance. Notons que Derek Jacobi est le seul guest à être passé deux fois dans la série bien qu'on ne le voit que pour la première fois en chair et en os: on pouvait en effet reconnaître son timbre bien particulier dans le rôle du réalisateur assurant le commentaire audio de The Devil of Christmas.

On a sûrement dû dire un nombre incalculable de fois qu'Inside n°9 était un petit bijou d'humour et de noirceur à l'anglaise, mais difficile de faire plus british que cet épisode. En effet, il se déroule lors de la dernière nuit des Proms, ces huit semaines de représentations musicales qui ont lieu tous les ans en été et qui se ferment sur un dernier concert au programme très codifié. Il n'y a pas vraiment d'équivalent en français, même le concert du 14 juillet ne peut se comparer. On suit donc une famille d'anglais moyens suivre la représentation sur la BBC, on sent que c'est un rendez-vous annuel qui fait vibrer la fibre patriotique de certains tandis que d'autres sont davantage critiques ou blasés, et alors que de vieilles querelles vont remonter, un migrant du nom de Youssef va s'inviter et réserver quelques surprises. Scandé par les morceaux incontournables du concerts (Rule, Britannia, Pomp and Circumstances) etc., l'épisode est assez chaotique: rancœurs familiales, réflexion sur le patriotisme, le nationaliste et le sentiment d'appartenance ou d'identité nationale à l'heure du Brexit et encore autre chose, l'épisode part un peu dans tous les sens, pour un résultat déconcertant mais non dénué de propos.

Au bout de six épisodes, on peut donc être rassuré: Steve Pemberton et Reece Shearsmith sont loin d'être à bout de souffle et n'ont rien perdu de leur mordant et de leur capacité à surprendre, tout en offrant toujours de gros numéros d'acteur.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 15 Juin 2021, 11:31bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".