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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Angel Heart
Détective privé dans le New York des années 50, Harry Angel est chargé de retrouver le chanteur Johnny Favorite, à la demande de Louis Cyphre, un homme étrange avec qui le crooner avait passé un contrat. Alors que l'enquête avance, les personnes qu'Angel approche pour retrouver Favorite sont violemment assassinées.

Ce film d'Alan Parker, adapté du roman Falling Angel de William Hjorstberg, débute comme un film noir classique, au point d'en être caricatural: le privé fripé et minable, généralement choisi par ses clients parce que son nom commençant par un A, il est le premier que l'on trouve dans l'annuaire, des rues sombres et lugubres, une affaire d'arnaque au contrat qui ne semble pas cacher grand chose de plus;.. Pourtant, dès le départ, il y a comme un décalage, des détails qui clochent, à l'instar de ces ventilateurs en marche alors que la neige sur les trottoirs laisse entendre qu'on est en plein hiver, ou le groupe religieux croisé dans Harlem, qui n'aura pas d'importance dans l'intrigue mais contribue à poser une ambiance étrange.

Alors qu'Angel avance dans son enquête, que des visions l'assaillent de plus en plus régulièrement tandis que les morts s'accumulent et qu'il quitte New York pour la Louisiane, on quitte le cadre soigné du film noir pour un récit qui embrasse plus explicitement un angle fantastique... Encore que l'on ne le fera vraiment que lors de la révélation finale, mais celle-ci est aisément devinable. Les indices en effet ne sont pas des plus subtils (on ne cherche pas la subtilité quand le personnage incarné par De Niro est baptisé Louis Cypher) mais aussi parce que les années 1990 ont été friandes de thrillers à twist. Angel Heart, de ce fait, peut à la fois être vu comme annonciateur de ces films, et innovant à ce titre, mais également téléphoné pour des spectateurs désormais habitués à ce type de procédé.

Cela importe d'ailleurs peu, un film réussi ne peut tenir que sur un twist de dernière minute qui l'empêcherait alors de fonctionner deux fois sur le spectateur. Or, Angel Heart compte nombre de qualités qui lui permette de ne tomber pas dans ce travers. Tout d'abord, la reconstitution des années 50 est fort belle, des rues de New York à la Louisiane, deux décors totalement différents mais la même atmosphère poisseuse s'en dégage. Ensuite, les acteurs sont tous au meilleur de leur forme: Mickey Rourke était alors en pleine gloire avant de partir dans les chapeaux de paille, Robert De Niro enchaînait les grands rôles et, arborant encore son look de Mission, parvient à le faire passer sans effort dans un contexte on ne peut plus différent. Bien que présent seulement pour une poignée de scènes et de minutes, son empreinte plane sur tout le film. De plus, il évite le cabotinage grand-guignolesque dans un rôle qui s'y prêtait. Aussi très peu présente, Charlotte Rampling est magnétique. Quant à Lisa Bonet, elle s'investit dans un rôle moins évident qu'il n'en a l'air au premier abord.

Le fait même de deviner assez tôt de quoi il est question, au moins dans les grandes lignes, augmente la tension plutôt que de la désamorcer: on comprend dans quel traquenard Angel avance toujours plus, ce qui est en train de se refermer sur lui, on espère pour lui que cela soit faux et pourtant, le récit se déroule implacablement jusqu'à ce que la vérité éclate. On peut trouver la fin un brin grandiloquente, avec des effets d'yeux jaunes plutôt cheap et l'imagerie de l’ascenseur trop appuyée. Cependant, ces choix n'impactent pas la bonne impression d'ensemble.

Glauque, pessimiste, tragique, Angel Heart est un thriller horrifique où toutes les personnes impliquées, devant et derrière la caméra, sont au sommet de leur art. Sans jamais tomber dans le comique involontaire ou adopter une distance sarcastique vis-à-vis de son sujet, Alan Parker signe là une de ses plus grandes réussites.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 4 Juin 2021, 17:10bouillonnant dans le chaudron "Films".