Bellovèse et ses compagnons d'infortune tentent de rallier les troupes du haut-roi Ambigat. Ce dernier est-il même encore en vie et en état de commander? Dans une contrée ravagée par le conflit entre les partisans du monarque et les rebelles, le héros va se frayer un chemin, entre raids et guerres de siège.

J'avoue que ce n'est pas sans traîner un peu des pieds que j'ai attaqué ce volume de Rois du Monde, troisième et dernier chapitre (en poche) de ce qui constitue un tome 2 (ou une branche, nous dit-on) tronçonné intitulé Chasse Royale. Réticence non pas parce que j'avais trouvé les précédents livres mauvais mais parce qu'il ne m'en restait qu'un vague souvenir, toujours plus lointain à chaque nouvelle sortie et je n'ai pas accroché suffisamment à cette saga pour me faire une révision générale. On a certes droit à un petit résumé des épisodes précédents en introduction mais bien insuffisant pour ma part.

Tout au long de ma lecture, j'ai donc dû me demander qui était ce personnage qui venait d'apparaître, qu'avait-il fait auparavant, qui il était par rapport à Bellovèse. Évidemment, les réflexions de celui-ci permettent vite d'établir s'il s'agit au moins d'un ami, d'un ennemi ou d'un on-ne-sait-pas-trop mais cela ne facilite pas l'immersion. Pourtant, grâce à l'écriture de Jaworski, j'ai tout de même pu être emportée dans le récit. Il faut dire que celui-ci se déroule quasiment tout d'une traite, sans guère laisser le temps de souffler. On se demande d'ailleurs comment ce volume a pu sortir en deux parties en grand format car aucun moment ne parait naturel pour couper. Le surnaturel se fait très discret ici, laissant la place aux batailles. Jusque dans les dernières pages on est tenu en haleine tandis que l'on est conduit à une fin percutante qui devrait emmener Bellovèse dans d'autres contrées et vers d'autres combats dans une suite (qui sortira en combien de volumes? Les paris sont ouverts).

Probablement vaut-il mieux lire les tomes de Rois du Monde d'affilée ou peu s'en faut pour mieux savourer la saga car les souvenirs qui s'estompent entre la sortie de deux tomes empêchent de pleinement la goûter. Néanmoins, même dans ce cas, le talent de l'auteur et le fait que mine de rien, le cadre ne soit pas tant exploité que cela, donne à ce cycle un cachet particulier.