Poursuivi par la police après un casse raté, John Dortmunder ne doit son salut qu'à des bonnes sœurs dans le couvent desquelles il a atterri. Celles-ci lui demandent alors à leur tour un service: mettre ses talents à profit pour libérer sœur Marie de la Grace, une de leur coreligionnaire retenue prisonnière par son père milliardaire qui n'accepte pas sa vocation. Pour cela, il va falloir s'introduire dans un immeuble ultra-sécurisé.

John Dortmunder prend d'assaut la Trump Tower pour une noble cause, pourrait-on aussi dire en résumé. Pour une fois, le cambrioleur malchanceux n'agit pas par appât du gain ni même sous le coup du chantage: en effet, bien qu'elles l'aient tiré d'un mauvais pas, les religieuses ne menacent pas de se retourner contre lui si jamais il rechignait à délivrer sœur Marie de la Grace. Elles misent juste sur sa conscience et cela tombe bien, si celle de Dormtmunder est un peu endormie, celle de sa compagne May est moins rouillée et voilà notre anti-héros reparti pour une nouvelle entreprise osée. Pour se faire, il lui faut néanmoins de l'aide. Kelp est toujours présent, on ramène également Stan, Tiny et un serrurier d'âge antédiluvien pour l'appuyer. Comme ces derniers n'agissent pas de manière désintéressée, il y aura tout de même un butin à rafler dans l'opération, on ne se refait pas.

La mise en place de l'effraction elle-même n'est pas la plus incroyable, la prisonnière leur mâchant presque le travail en agissant de l'intérieur bien que le stratagème pour faire sortir les objets et l'argent volé est plutôt malin. L'affaire va vraiment se corser quand tout le monde voudra sortir discrètement du building, notamment quand une réunion de mercenaires va perturber le fonctionnement du plan. La dernière partie est donc largement plus délirante que ce qui a précédé.

Pas le tome le plus hilarant, donc, du fait d'une mise en place un peu sage mais c'est toujours un plaisir de retrouver la bande de Dortmunder et leurs personnalités bien affirmées (ainsi que de prendre quelques nouvelles des absents) et comme toujours, on s'amuse bien des déconvenues de ce pauvre cambrioleur (qui ne sort pas complètement perdant ce coup-ci, comme quoi les bonnes causes permettent de joindre l'utile à l'agréable).