Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Last House on Needless Street
Ted vit seul dans la dernière maison de Needless Street, en marge d'une forêt. Pas tout à fait seul en réalité puisqu'il cohabite avec sa chatte Olivia et reçoit de temps en temps des visites de sa fille, Lauren. Dee emménage dans la rue, persuadée que Ted est responsable de la disparition de sa petite sœur, des années plus tôt.

Le troisième roman de Catriona Ward, s'il abandonne la Grande-Bretagne de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe pour les États-Unis contemporains, semble au premier abord dans la lignée des précédents: plusieurs points de vue peu fiables, un mystère qui s'éclaircit au fur et à mesure que l'on avance. L'originalité tient à ce que l'un des points de vue est celui d'Olivia, la chatte de Ted. Il est néanmoins impossible d'écrire les pensées d'un animal sans succomber un minimum à l'anthropomorphisme et c'est peut-être ici que le bât blesse: Olivia sait lire, croit en Dieu et malgré un vocabulaire parfois étrange et un comportement félin, n'est pas vraiment crédible en tant que chatte, et l'on devine donc assez aisément de quoi il est question (au moins en partie: j'avais compris, puis j'ai envisagé autre chose et finalement, j'avais raison dès le début).

Le twist n'est donc pas surprenant et l'explication rappelle en outre un film sorti il y a quelques années et qui n'était pas passé totalement inaperçu. Andy Serkis est parait-il sur les rangs pour réaliser l'adaptation, si elle aboutit cela ne manquera sûrement pas d'être souligné. Heureusement pour Ward, le traitement est différent et moins sensationnaliste que le long-métrage en question. De plus, les révélations n'arrivent pas dans les dernières pages et l'intérêt de l'histoire ne repose pas tant sur ce twist que sur des questions comme la survie et de reconstruction après un traumatisme. Dommage qu'en contrepartie de ce traitement très humain, loin du simple thriller horrifique qu'on pouvait attendre, le personnage de Dee ne soit pas bien exploité, à se demander même s'il était vraiment utile à l'intrigue à part pour rajouter une couche supplémentaire de faux-semblant.

Catriona Ward continue donc de s'amuser en construisant ses récits de manière à désarçonner le lecteur mais si la structure n'est ici pas aussi maligne qu'on veut bien en donner l'impression, l'émotion prend finalement plus d'importance qu'une virtuosité qui peut paraître artificielle.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 7 Mai 2021, 17:05bouillonnant dans le chaudron "Littérature".