Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Exorciste (version intégrale)
Alors qu'elle s'est installée à Washington avec sa fille Regan le temps du tournage d'un film,l'actrice Chris MacNeil s'inquiète de la dégradation physique et mentale de l'adolescente. Tandis que les médecins sont impuissants, elle commence à envisager que Regan soit possédée. Les pères Merrin et Karras acceptent de lui venir en aide.

Ce n'est qu'hier soir que j'ai enfin vu L'Exorciste de William Friedkin, dans sa version intégrale et non d'origine, qui a d'ailleurs l'air difficile à trouver. Il y a débat sur l'utilité de cette nouvelle version, qui inclut quelques plans et scènes supplémentaires mais qui semblait surtout un moyen pour le réalisateur William Friedkin, satisfait de la version sortie en salle en 1973, de faire plaisir à l'auteur du roman et scénariste William P. Blatty qui regrettait les coupes et de rafler quelques biftons supplémentaires apportés par la ressortie en salle en 2001.

Difficile de juger si les apports étaient superflus ou non sans point de comparaison mais ce montage est effectivement très proche du roman de Blatty. On taille dans la sous-intrigue autour de Karl mais pour le reste, quasiment tout y est. Les adaptations fidèles ne font pas pour autant les bons films et, statut culte ou non, avec bientôt un demi-siècle au compteur, comment le film a-t-il vieilli? Le rythme est lent, Friedkin prend son temps pour poser les personnages, notamment lors du prologue en Irak qui peut paraître inutile ou en tout cas inutilement étiré et pourtant, cela permet d'instaurer un certain malaise sans grands effets, tout comme lors des ses scènes entre le père Karras et sa mère.

De même, la détresse de Chris devant l'état de Regan est poignante même si ce personnage d'actrice brusque avec son personnel n'était pas particulièrement sympathique. Bien que les scènes d'examens, assez brutales d'ailleurs, soient proches du livre, on ressent tout de même moins une ambiguïté entretenue pendant une bonne partie de l'histoire sur les raisons du comportement de la jeune fille. Peut-être parce qu'on est là pour voir un exorcisme et qu'on ne se soucie pas vraiment des explications rationnelles qui peuvent précéder? C'est en tout cas quand le film prend son temps, montre bien la solitude et les doutes des personnages (Chris comme Karras) que L'Exorciste est à son meilleur. Car comme dans le livre du reste, quand on arrive aux passages plus outranciers, qui sont ceux restés dans les mémoires et que l'on connait même sans avoir vu le film, c'est parfois moins heureux.

Le maquillage porté par Linda Blair fait toujours son petit effet. Celui de Max Von Sydow, vieilli pour l'occasion, fait illusion dans la scène d'ouverture mais beaucoup moins lorsqu'il arrive dans la maison des MacNeill (bien que cette arrivée ait servie d'affiche au film, elle est très tardive et on ne voit pas trop le personnage, en fait... Tout comme le titre Tubular Bells de Mike Oldfield est utilisé avec parcimonie). Néanmoins, ce sont surtout les vomissements, les lévitations et autre tours de tête qui prêtent à sourire, probablement à force de parodies et de citations.

Je dois dire que même en me mettant dans de bonnes conditions (visionnage seule, le soir, volets fermés...) , le film ne m'a pas fait franchement frissonner, ce qu'il aurait probablement réussi à faire quelques années plus tôt. Cependant, il reste remarquable pour son ambiance pesante, l'atmosphère de déliquescence générale, la manière dont le cadre ordinaire de Washington parvient à devenir inquiétant, plus que pour les séquences ouvertement horrifiques qui n'en mettent plus autant plein la vue qu'elles devaient le faire dans les années 70.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 8 Mai 2021, 20:41bouillonnant dans le chaudron "Films".