Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Soupçons
Lina McLaidlaw, une jeune et riche héritière, épouse Johnnie Aysgarth, un homme aussi charmeur que sa réputation est peu fiable. Leur lune de miel est à peine terminée que Lina commence à le soupçonner de vouloir la tuer.

Soupçons a beau être le deuxième film de la période américaine d'Alfred Hitchcock, on sent qu'il n'a pas encore tout à fait quitté sa terre natale en adaptant un roman de l'auteur britannique Anthony Berkeley, sur une histoire qui a pour fond la campagne anglaise, une intrigue policière à la conclusion très noire... En fait, sur ce dernier point, non, et c'est le gros point faible du film, d'autant plus gênant qu'il est suffisamment connu pour entacher même la première vision. Cela dit, au cas où vous tomberiez sur cet article sans savoir de quoi il est question, il est encore temps de faire demi-tour avant que je n'en parle plus en détail.

Le problème, c'est Cary Grant. Pas sa prestation en elle-même, au contraire il joue très bien le bellâtre qui charme sans difficulté mais dont on sent sous des dehors joviaux qu'il n'a pas forcément l'étoffe du mari idéal, mais son statut de star habituée aux personnages positifs: pour les producteurs, impossible donc de s'en tenir au scénario initial, où les soupçons de Lina se justifiaient totalement et elle en payait le prix, non sans avoir trouvé le moyen de piéger son assassin de manière posthume. Ici, il faut donc se contenter d'une fin gentillette et rassurante où tout n'était qu'un fâcheux malentendu.

On doit faire avec et accepter un happy-end et tant pis si, même innocent, Johnnie n'apparait pas spécialement comme un bon époux: puisque Lina s'est gourée sur son compte et qu'il lui pardonne, il n'y a plus rien à redire, apparemment. Hitchcock n'étant plus un débutant et donc parfaitement à l'aise en matière de suspense, il faut admettre que sa mise en scène fait tout de même monter la tension, ou y parviendrait si l'on ne savait pas déjà que l'héroïne ne court aucun risque. Le film comporte d'ailleurs une des scènes les plus connues de son répertoire, celle du verre de lait apporté par Johnnie pour sa femme qui craint qu'il ne soit empoisonné.

La distribution est très bonne: outre Cary Grant, Joan Fontaine est excellente en jeune héritière sérieuse qui se laisse tourner la tête pour craindre ensuite pour sa vie, et l'on croise Dame May Whitty d'Une femme disparait et Nigel Bruce, le Watson des Sherlock Holmes avec Basil Rathbone, en meilleur ami pas très futé de Johnnie.

Bref, c'est bien fichu, bien joué, avec une intrigue de base qui promettait d'être bien tendue. Dommage que l’interventionnisme du studio et le besoin de ne pas écorner l'image de marque de la tête d'affiche soient venus troubler la fête.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 5 Août 2020, 20:27bouillonnant dans le chaudron "Films".