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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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El Dorado
Cole Thornton, un aventurier, est engagé par un riche propriétaire terrien pour chasser un de ses rivaux. Quand il se rend compte qu'on lui a menti sur la nature de sa mission et qu'il risque en plus de se confronter à J.P. Harrah, shérif de la ville voisine d'El Dorado et vieil ami à lui, Thornton change de camp.

Rio Bravo fait partie des films que j'adore et que j'ai vu un nombre incalculable de fois. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai toujours rechigné à voir les deux westerns suivants que Howard Hawks a tourné avec John Wayne, El Dorado et Rio Lobo: ils sont en effet présentés comme des remakes ou en tout cas des variations sur le même thème que le film sus-cité, en moins réussis. Du coup, pourquoi se contenter de moins que la perfection? La curiosité et un dvd d'occasion ont tout de même fini par l'emporter et j'ai donc enfin vu El Dorado.

Il y a un paradoxe à le voir après Rio Bravo, en ayant ce dernier bien en tête: d'un côté, on est à même de repérer et donc de goûter les éléments repris et modifiés (le petit jeune au nom d'État est cette fois-ci très mauvais tireur, c'est le shériff qui devient alcoolique après un chagrin d'amour, il y a bien un old timer pour l'assister mais cette fois c'est le personnage de John Wayne qui souffre d'une infirmité...). De l'autre, force est de constater que c'est moins bien: oui, la scène où J.P. entre dans le saloon occupé par son ennemi et ses hommes pour arrêter un fugitif est bonne mais elle ne peut se hisser totalement au niveau de celle à laquelle elle fait écho, avec le sang dans le verre de whisky. De plus en s'étalant sur plusieurs mois et en brisant l'unité de lieu, le film n'a pas la simplicité et l'efficacité de son aîné. Pour ne rien arranger, on doit se farcir un passage extrêmement gênant où Mississippi fait une imitation de Chinois qui aurait embarrassé Michel Leeb. Bon, peut-être pas, et ça ne dure que dix secondes, mais cela suffit pour agacer et faire baisser l'appréciation générale.

Heureusement, il y a aussi de très bonnes choses à se mettre sous la dent. Le savoir-faire de Hawks n'est plus à démontrer et même s'il est très old school pour un film datant de 1967, alors que le western italien redynamisait le genre et qu'aux États-Unis on devenait aussi plus contestataire, El Dorado surprend à l'occasion par sa violence. On y voit notamment le brave John Wayne tirer sur un adversaire pour le forcer à sortir en sachant qu'il se fera abattre par ses propres compagnons (ce qui n'est pas sans rappeler Le Grand Sommeil du même Howard Hawks).

Les personnages de Wayne (désormais bien ventripotent) et Mitchum sont d'ailleurs particulièrement malmenés et incarnent des figures vieillissantes de l'Ouest même si La Horde Sauvage est encore loin, dans l'esprit si ce n'est dans le temps. Thornton souffre d'une blessure par balle près de la colonne vertébrale qui à tout moment peut lui faire perdre l'usage du bras dont il se sert pour tirer, Harrah est un alcoolique qui se retrouve avant la fin avec une jambe inutilisable... La romance entre Thornton et Maudie est également plus en pointillé et désenchantée que le badinage constant entre Grant et Feathers dans Rio Bravo.

En face d'eux, le méchant propriétaire Bart Jason manque de présence et ses rivaux également, en dehors de la fille de la famille, Joey. Le personnage de Nelse McLeod, engagé par Jason à la place de Thornton retient davantage l'attention, ne serait-ce que par sa balafre et l'allure de Christopher George qui l'incarne mais aussi parce qu'il a quelques principes à opposer à ceux de Thornton, malgré tout.

Howard Hawks et Leigh Brackett ne parviennent donc pas à réitérer la formule magique de Rio Bravo tout en utilisant des ingrédients très semblables. Cela n'empêche pas pour autant le spectacle d'être honorable, si l'on arrive à s'extraire du jeu des comparaisons.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 20 Juin 2020, 16:33bouillonnant dans le chaudron "Films".