Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Ombre d'un Doute
Charlie Oakley, soupçonné par la police d'avoir commis plusieurs meurtres, se réfugie dans la famille de sa sœur à Santa Monica, en Californie. Tout le monde se réjouit de sa visite, en particulier sa nièce préférée, Charlotte, qui s'inquiète cependant vite du comportement étrange de son oncle.

Si l'on me demandait quel film de Hitchcock je préfère, j'aurais bien du mal à n'en nommer qu'un. Pour me faciliter la tâche, on pourrait alors me demander de citer mon favori de sa période anglaise, puis de l'américaine. Ce serait, en effet, un bon coup de pouce, car de sa première partie de carrière, je ne cache pas mon amour absolu pour Une Femme Disparait. Pour la période américaine, je continuerais d'hésiter mais la place den°1 se jouerait entre La Mort aux Trousses et L'Ombre d'un Doute.

Le film en question montre l'arrivée dans une famille sans histoire d'un élément perturbateur, ici le petit frère chouchouté de la mère, l'oncle adoré de la fille aînée, qui sous couvert de revoir ses proches ne cherche en réalité qu'à se planquer. On suit alors Charlotte, la fille aînée en question, découvrant la vraie nature de son parent aimé et se retrouvant dans une situation intenable: vouloir à la fois aider les policiers à coincer un meurtrier, protéger le reste de sa famille d'une révélation douloureuse, convaincre Charlie de partir pour se faire au moins arrêter ailleurs... Quant au bon oncle, tout d'abord simplement motivé par le besoin de se mettre à l'abri, il a déjà dans sa ligne de mire une de ses victimes-types, une veuve joyeuse, et commence à trouver Charlotte bien encombrante.

Teresa Wright campe cette héroïne qui va donc devoir se retourner contre un oncle avec qui elle pensait jusque-là entretenir une relation particulière, presque télépathique (ils partagent le même diminutif, sont introduits de manière similaire, elle pense à l'inviter juste avant qu'il n'annonce son arrivée) pour découvrir qu'il est un total étranger à tous ceux qui pensent le connaître. Joseph Cotten, plutôt habitué aux personnages droits, fait ici des merveilles, charmant en surface mais sans scrupules. Bien qu'il y ait un semblant de piste lancé sur une cause possible de son besoin de tuer, on est bien forcé de le trouver trop faible pour être pris en compte: un choc à la tête lors d'une chute de vélo enfant, mouaif... On n'a pas vraiment affaire à un Hans Beckert ou un Norman Bates en proie à des pulsions incontrôlables ou inconscients de leurs actes: Charlie sait qui il vise, et parvient à élaborer un raisonnement pour justifier moralement ses crimes.

Les deux personnages centraux sont forts et impeccablement interprétés, mais ils sont également entourés par quelques personnages secondaires savoureux comme toute la famille de Charlotte, entre un père mollasson qui avec son paisible voisin se gavent de romans policiers et tentent d'imaginer la méthode du meurtre parfait ou les deux plus jeunes enfants de la famille, Ann et Roger, plutôt précoces et pas forcément très naturels mais qui étonnamment pour des personnages d'enfants dans ces circonstances, parviennent à être plus amusants que vraiment agaçants. Dommage en revanche que le flic avec qui Charlotte va se mettre à sympathiser soit aussi fade.

L'affrontement entre les deux Charlie offre donc un petit bijou de suspense tout en soulevant quelques questions inconfortables (comment réagir quand on réalise qu'une personne que l'on chérit est un monstre?)
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 23 Avril 2020, 21:17bouillonnant dans le chaudron "Films".