Julian, Claire et leurs enfants Megan et James emménagent dans une jolie maison au sein d'une rue calme et agréable. La bonne humeur se dissipe vite. Le sous-sol laisse un sentiment de crainte, James est hanté par une apparition, les différents membres de la famille sont en proie à des pulsions inexplicables et quand la pendaison de crémaillère dérape, toute la famille est obligée d'admettre que la maison est hantée.

Les trois romans de Bentley Little que j'ai lus avant celui-ci reposaient sur un schéma très similaire: le héros et son entourage sont confrontés à une institution de la vie de tous les jours ou son représentant (un facteur, un grand magasin, une association de copropriétaires) qui petit-à-petit va s'introduire dans leur quotidien et de moins en moins insidieusement leur nuire, régenter leur existence, prendre des proportions invraisemblables et surnaturelles, jusqu'à ce que le personnage principal mette le doigt sur une faille dans le système et l'exploite pour prendre l'ennemi à son propre jeu et le détruire. Les trois livres en question étaient très bien mais une fois qu'on en avait compris le déroulé, on savait à quoi s'attendre.

The Haunted est différent car il s'agit d'une histoire de maison hantée au premier abord très traditionnelle. Néanmoins, Little se montre extrêmement efficace pour instaurer rapidement l'angoisse et une fois n'est pas coutume, la famille n'est pas en butte à un scepticisme trop pesant: leurs amis n'ont pas besoin de rester longtemps chez eux pour réaliser que quelque chose cloche et n'avoir aucun mal à croire les récits des protagonistes (un seul courra le risque et en fera les frais). Malheureusement, s'il y a un background pas inintéressant mais sous-exploité de crise économique, le roman n'a pas la portée satirique des autres et surtout, la fin est bâclée: Julian arrive, là encore, à retourner la menace en s'appuyant sur son mode de fonctionnement, mais c'est confus et on se demande comment une entité millénaire n'a pas pu se faire piéger plus tôt.

Déception donc, pour ce roman qui démarrait bien mais finit en queue de poisson