Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Un Village Français saison 6
1944: Paris est libérée mais à Villeneuve l'armée allemande est encore là, ainsi que la milice, et elles ne comptent pas partir sur la pointe des pieds. Les membres de la Résistance s'interrogent sur la conduite à suivre, tenter un coup pour libérer leurs camarades prisonniers ou attendre les instructions des représentants gaullistes qui devraient bientôt arriver. Quant à Hortense, elle tente de fuir en Suisse avec Müller.

Un Village français fait partie de ces séries qui se bonifient et montent en puissance de saison et en saison, et la cinquième frappait fort, notamment en fusillant un de ses personnages emblématiques, après avoir été un peu timide à ce niveau dans un premier temps. Et pourtant, cela faisait près de quatre ans que je l'avais laissée en pause, je ne sais plus trop pourquoi. Avais-je rattrapé le rythme de diffusion et comme je préfère en voir tous les épisodes d'une traite, avais-je préféré attendre qu'ils soient tous disponibles (attente prolongée par le fait que les saisons étaient diffusées par deux pack de six)? Je crois que oui. Quoiqu'il en soit, quitte à être au chômage technique, autant arrêter de procrastiner, surtout qu'on arrivait à une période-clé, la Libération.

Si le mot donne l'impression qu'après quatre ans d'Occupation, les protagonistes vont pouvoir souffler un peu et les infâmes collaborateurs payer pour leurs crimes, c'est évidemment loin d'être si évident que cela, la réussite de la série tenant à sa capacité à montrer la complexité des situations et des personnages, loin des images d'Épinal. Entre des Allemands et des Miliciens qui, même conscients qu'ils sont vaincus, ne sont pas tous décidés à simplement partir sans demander leur reste et les tensions entre les différents groupes alliés, il va y avoir des dégâts et des victimes. Et beaucoup de gens qui n'ont pas forcément pris un parti ou l'autre, ou en ont pris au contraire plusieurs et qui ne savent pas forcément ce qu'ils doivent faire pour s'en sortir se retrouvent ballotté au milieu.

Alors qu'on s'approche de la fin, on doit nouer les destins de pas mal de monde et cela implique des retours parfois un peu forcé (merci d'être passé, De Kervern. Et Kurt, à part pour donner une activité à cette courge de Lucienne, vraiment?). Certains personnages ont bien changé, comme Bériot qui n'est plus le petit directeur d'école jovial des débuts mais un politicien ambitieux dont la mission de restaurer une République démocratique en France tient à cœur mais qui ne va en parallèle reculer devant aucune compromission pour conserver son poste de sous-préfet et tenter de conquérir la mairie de Villeneuve, le communiste Edmond figurant comme son principal rival. D'autres, au contraire, restent totalement fidèles à eux-même, comme Jeanine Schwartz, jusqu'au bout la femme que l'on adore haïr, ou, hélas, Raoul, le fils de Marie Germain, toujours aussi insupportable et bas-du-front (mais heureusement peu présent). On est souvent frustré devant certains comportements, déçus par des personnages auxquels on s'était attaché et pour qui on avait eu peur et pourtant, les colères sont pour la plupart compréhensibles et par ailleurs, le scénario ne fait aucun cadeau quand il s'agit de montrer les compromis moraux, les petites et grandes lâchetés ou la bassesse de certains (le cordonnier délateur de ses voisins juifs menant avec enthousiasme la tonte des femmes ayant couchés avec des Allemands, par exemple).

La série conserve quelques faiblesses, notamment les coucheries à tout va qui peuvent être lassantes (pendant la guerre il fallait bien se changer les idées, à la Libération il faut bien lancer le baby-boom, d'accord, mais tenir à jour le registre des liaisons donne le vertige). Néanmoins, elle offre aussi son lot de scènes fortes comme celle des pendaisons, le procès des miliciens et tout le parcours d'Hortense, toujours centrée sur sa romance avec Müller au mépris du reste et qui récolte ce qui lui pend au nez depuis le début sans que l'on y retire la moindre satisfaction.

Loin d'être une respiration, cette sixième saison saisit à merveille la complexité de cette période où les réjouissances sont de courtes durées entre les derniers massacres de l'occupant et de leurs complices, et les règlements de compte face aux tentatives de restaurer une démocratie.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 20 Mars 2020, 18:24bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".