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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'État sauvage
Pendant la Guerre de Sécession, une famille de colons français quitte le Missouri dans l'espoir de retourner en Europe. Le chemin est semé d'embûches, d'autant qu'un groupe de bandits menés par une mystérieuse femme les suit à la trace.

Un western français, voilà qui a de quoi éveiller la curiosité. Certes, à bien y regarder, le cas est loin d'être inédit, la Camargue ayant fait office de Far-West dès l'époque du muet. Sans parler des adaptations de Lucky Luke ou du fait que Jacques Audiard a aussi touché au genre récemment bien que Les Frères Sisters soit en grande partie américain. On évoque aussi un thème peu évoqué, celui des colons français durant la Guerre de Sécession, officiellement tenus à la neutralité par ordre de Napoléon III mais qui dans les faits ont tout de même dû être affectés par les événements.

Il y a de belles et bonnes choses dans le film de David Perrault. Tout d'abord, une ambiance à la lisière du fantastique, et ce dès une scène d'ouverture inquiétante, et qui ménage de jolis effets, comme l'arrivée des hommes cagoulés lors de l'assaut final. Les paysages que traversent les héroïnes sont un plaisir pour les yeux et l'intrigue tord le cou à quelques passages attendus (généralement quand un film se passe au XIXe siècle et qu'un personnage se met à tousser, on est bon pour une reprise de La Dame aux Camélias mais il n'en sera rien ici, par exemple). Malheureusement, si sur la forme on se fait plaisir, le déroulement de l'histoire amène des défauts un peu plombants.

Le personnage de Bettie, femme à la tête d'une bande d'hommes masqués, était pour le moins prometteur mais hélas, elle se bornera à n'être qu'une folle dont le seul but est de récupérer Victor Ludd, le guide de la famille française qui n'est pas indifférent à la plus jeune fille, Esther, et réciproquement. David Perrault se tire également une balle dans le pied lors de la scène du chariot coincé à flanc de montagne, qui démarre tout en tension avant de prêter à rire lorsqu'Esther décide de passer par dessus le véhicule plutôt qu'à côté: comme celui-ci ne menace pas de verser, tous les risques pris par les autres personnages avant elle paraissent bien inutiles et ils auraient pu passer par l'intérieur du chariot sans heurts.

La distribution est au moins solide, échappant dans l'ensemble à l'aspect parfois un peu trop coincé et artificiel des acteurs français dans les films en costumes (qui ne se ressent pas ou beaucoup moins dans le doublage VF de films en costumes d'autres pays, donc je suppose que c'est une question de direction d'acteurs).

L'État sauvage est donc assez inabouti malgré un point de départ inhabituel et intéressant. Le film comporte néanmoins quelques belles séquences et une atmosphère étrange qui ne manquent pas de charme et valent qu'on se montre un peu curieux.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 3 Mars 2020, 21:15bouillonnant dans le chaudron "Films".