Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Homme de l'Arizona
Pat Brennan, petit éleveur, perd son cheval à la suite d'un pari mais il est vite pris en stop par un ami cocher dont la diligence transporte un couple fraîchement marié. Hélas, au premier relai le groupe est la cible d'un trio de bandits.

Deuxième film de la fructueuse collaboration entre Budd Boetticher et Randolph Scott (auxquels il faut également ajouter le scénariste Burt Kennedy), et si je ronge surtout mon frein avant de mettre enfin la main sur Sept hommes à abattre, il s'agit encore une fois d'un très bon film. Pourtant, difficile de voir durant le premier quart d'heure où l'on nous mène: le héros promet des sucres d'orge à un chouette gamin fils d'un ami tenancier de relai, fait la causette avec un cocher de ses connaissances, puis se livre à un rodéo épique qui lui vaut de finir dans un abreuvoir et de devoir rentrer chez lui à pinces. Jusqu'à ce qu'on entre enfin dans le vif du sujet lors du retour au relai, et là le ton bon enfant s'efface brutalement.

Brennan et la fille d'un riche propriétaire de mine se retrouvent pris en otage tandis que le mari de la dame s'empresse d'aller négocier la rançon, histoire de mettre du champ entre lui et les hors-la-loi, incarnés chacun par trois habitués des mauvais rôles du genre: Richard Boone, Henry Silva et Skip Homeier. Encore une fois, avec une distribution réduite, peu de décors différents (le relai, un corral, une grande rue, mais surtout la pleine nature) Boetticher boucle en à peine plus d'1h15 une histoire extrêmement efficace et qui sans complication et sans gras propose sans en avoir l'air des pistes qui sortent du tout venant.

Le chef des bandits incarné par Richard Boone se révèle ainsi plus étoffé que prévu quand il évoque ses paisibles projets d'avenir, et on le respecte plus facilement que Willard Mims, l'"honnête" homme tout disposé à utiliser sa femme comme monnaie d'échange pour sauver sa peau. Néanmoins, il a beau faire mine de regretter de devoir s'associer à deux petits voyous psychopathes pour parvenir à ses fins, il se montre tout aussi dangereux et les utilise sans remord pour faire le plus sale du boulot à sa place. On a donc un antagoniste fort réussi, avec qui on arriverait presque à sympathiser jusqu'à ce qu'il nous rappelle brusquement que lui faire confiance serait une erreur fatale.

Mrs Mims, jouée par Maureen O'Sullivan (la Jane des Tarzan avec Johnny Weissmuller) n'est pas un personnage très gâté mais tout aussi inhabituel: dans les westerns, on a eu des potiches et des maîtresses-femmes, des jeunes femmes très comme il faut et des entraîneuses de saloon mais rarement des personnages féminins principaux ouvertement complexés, que tout le monde estime fades à mourir et qui ne sont plus de toute première jeunesse. Un petit speech du héros va évidemment la secouer un peu, et elle jouera son rôle dans l'affrontement final qui là aussi est plutôt violent pour l'époque. Certes, on aimerait sans doute voir des héroïnes plus badass mais sa vulnérabilité est somme-toute assez réaliste et ne tient pas à de la naïveté ou de la bêtise.

Comme Décision à Sundown, L'Homme de l'Arizona est une série B dans le sens noble du terme: peu de moyens, mais beaucoup de savoir-faire pour compenser, on ne s'éparpille pas dans toutes les directions et pourtant on arrive à instiller dans une histoire simple suffisamment d'idées pour sortir de la masse des productions de l'époque.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 13 Octobre 2019, 23:56bouillonnant dans le chaudron "Films".