Une demi-douzaine d'étudiants se réunissent un soir d’Halloween et se lancent dans une partie d'un mystérieux jeu de société intitulé Uncanny Annie. Les cartes qu'ils tirent provoquent des événements de plus en plus dangereux et les jeunes gens n'ont plus le choix: il faut gagner la partie pour survivre.

Allant du moyen presque bon au franchement catastrophique, les épisodes de la première saison d'Into the Dark avait un point commun, celui d'être bien trop longs pour ce qu'ils racontaient. Aussi en voyant que la saison 2 n'était pas partie pour résoudre ce problème, misant toujours sur des histoires dépassant l'heure et quart, je n'y croyais franchement pas, et les premières minutes m'ont fait craindre encore une fois une longue exposition ne rendant pas pour autant les personnages intéressants mais permettant de meubler le plus longtemps possible. Pourtant, une fois n'est pas coutume Uncanny Annie a l'air d'avoir vraiment été pensé pour cette durée, l'intrigue est lancée relativement vite et ensuite les péripéties s'enchaînent sans temps mort.

Il y a même un véritable suspense pour savoir dans quel ordre les personnages vont y passer car on ne discerne pas rapidement lequel à l'étoffe de l'ultime survivant, pour peu qu'il y en ait un: Craig et Peter sont les premiers à être présentés, Wendy souffre d'un deuil qui a priori lui donne une sous-intrigue qui manque aux autres et donc plus de profondeur, Grace se pose assez vite comme celle qui réalise que quelque chose cloche et a souvent la tête la plus froide...

Il ne faut cependant pas s'attendre à quelque chose d'extraordinaire non plus: les règles du jeu ne sont pas d'une grande originalité (on est proche d'un "conséquence ou vérité"), en dehors de l'Annie du titre les créatures ne sont pas mémorables, ni follement imaginatives dans leur apparence, et on ne résiste pas à un twist ultime et un screamer pour boucler, ce qui sent franchement le réchauffé et la facilité pour obtenir un dernier sursaut sans se fouler.

Néanmoins, c'est aussi plutôt joli à regarder, surtout lorsque le pavillon se retrouve éloigné de tout ce qui confère sans grands effets de manche un côté oppressant et cauchemardesque. Sans être un chef-d’œuvre, cet épisode n'a pas à rougir face à des films d'horreur grand public qui bénéficient de sortie sur grand écran tel que Ouija (je ne place pas la barre très haut avec cet exemple, certes). En fait, on peut imaginer qu'à une époque, Uncanny Annie aurait fait une agréable première partie de programme avant un film plus ambitieux.

Pas de quoi se relever la nuit, mais comparé aux précédents épisodes, celui-ci est franchement plaisant et on peut se prendre à espérer que cette saison, on évitera cette impression de contempler des court-métrages artificiellement étirés. Rendez-vous le mois prochain pour en avoir le cœur net.