Tom Ward et son maître rassemblent leurs forces pour porter un coup fatal à leur plus grand ennemi, mais le prix à payer pour le vaincre est élevé et l'allégeance d'Alice vite remise en question. Et un encore plus grand danger ne menace-t-il pas le monde?

Comme ses prédécesseurs, The Spook's Revenge est mené tambour battant, ne présente aucun temps mort et son protagoniste est régulièrement confronté à de douloureux retournements de situation. Néanmoins, pour ce qui est censé être la conclusion d'une série de treize tomes, on pouvait attendre un peu plus que le schéma habituel. On retrouve ainsi le point de vue de Tom, mais uniquement de lui, ce qui fait qu'un passage important, le basculement d'Alice, ne se fait pas en sa présence, on se retrouve devant le fait accompli alors qu'un personnage aussi important méritait davantage de soin (et on ne peut pas dire qu'elle emploie énormément ses pouvoirs présentés comme considérables dans le tome précédent). Par la suite, les motivations de celle-ci sont un peu mieux expliquées, et elle n'apparait pas non plus totalement maléfique, mais il y a de quoi être frustré de voir que la rupture entre les deux héros, événement important, n'est vu qu'au travers des yeux d'un des deux, surtout après un tome consacré à Alice.

En fait, Delaney en posait déjà les jalons depuis quelques livres, mais on a l'impression qu'il s'intéresse moins à conclure sa saga qu'à introduire la suite de celle-ci, en relançant l'intrigue avec un ennemi qui promet d'être encore plus surpuissant que celui que Tom arrive à vaincre. La fin de John Gregory fait tout de même un petit pincement au cœur, et l'auteur ne recule pas devant l'amertume annoncée, ce qui donne à The Wardstone Chronicles son ton particulier, mais on ne peut se défaire du sentiment que Joseph Delaney a déjà l'esprit trop ailleurs pour accorder à The Spook's Revenge les développements qu'il mérite, comme s'il n'était qu'un volume de plus dans une saga bien installée.