Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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A Head Full of Ghosts
Les Barrett forment une famille américaine ordinaire, jusqu'à ce que la fille ainée, Marjorie, adopte un comportement de plus en plus inquiétant. Convaincu qu'elle n'est pas schizophrène mais possédée, son père se tourne vers l'Église catholique... et une émission de télé-réalité. Des années après, la cadette, Merry, revient sur ce qui s'est passé.

Les histoires de possessions démoniaques font parties des classiques de l'horreur mais pas forcément mes préférés, mais Paul Tremblay revisite le thème avec brio, et plusieurs fois au cours du récit, on ne sait pas sur quel pied danser. Les troubles de Marjorie apparaissent très vite, mais vus au travers les yeux de sa sœur de huit ans, qui n'a à l'époque pas toutes les cartes en main pour comprendre ce qui arrive. La sœur aînée réserve rapidement quelques moments inquiétants au travers des propos qu'elle tient à sa cadette, ou d'actions difficilement explicables rationnellement mais plus on avance, plus on doute de ce que l'on voit: est-elle schizophrène, possédée, ou feint-elle pour attirer l'attention? Est-il possible que ce soit un mélange de plusieurs de ces éléments, est-elle vraiment le centre du danger qui menace la famille ou celui-ci repose-t-il en fait dans un autre de ses membres tandis que Marjorie essaie à sa manière de trouver une solution?

Pour ajouter à la confusion, on a également une analyse d'une blogueuse qui porte un regard extérieur, des années après l'action, sur The Possession le show de télé-réalité filmé durant les événements qui ont touché les Barrett. La blogueuse, Karen, décortique le genre, mais finalement ne parle que de la fiction montrée au téléspectateur et pas ce qui s'est vraiment passé. Au point où elle en vient à agacer par son ton assez auto-satisfait par moment alors qu'en parallèle on a droit au récit de Merry de l'enfer traversé par sa famille... Mais là encore, on nous révèle vite que les apparences sont trompeuses et on remet encore en question ce que l'on lit.

offre tous les clichés du genre (vomissement, torrents d'obscénités et provocation lancés par la "possédée"...) tout en les questionnant régulièrement et en réfléchissant, à travers la médiatisation des souffrances des Barret dans un show, sur le regard qu'on y porte en tant que spectateur. On en ressort éprouvé, pas tant par les passages "horrifiques" vus ailleurs que par l'incertitude quant à la conduite des personnages ou par l'histoire d'une gamine de huit ans qui voit sa sœur brillante et admirée traitée comme un monstre, une sœur qu'elle veut aider mais qu'elle ne comprend plus.

On pourrait reprocher au roman d'être trop meta, conscient des œuvres qui l'ont précédé et jouant dessus, mais pour une fois ce n'est pas envahissant et la réflexion sur l'horreur n'empêche pas l'horreur elle-même de se produire, même si elle ne réside pas forcément où on l'attend en premier lieu.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 11 Août 2019, 18:19bouillonnant dans le chaudron "Littérature".