Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Doctor Who New Year Special 2019: Resolution
Il y a des siècles, une armée hétéroclite a affronté une menace terrifiante, et après l'avoir vaincue, disperse ses restes. Hélas, des fouilles archéologiques dans le Yorkshire vont ramener à la surface ce danger sans pareil. Heureusement, le Docteur veille et l'année 2019 pourrait ne pas être la dernière célébrée sur Terre.

Avant de commencer à taper cette critique, je me suis demandée s'il n'aurait pas été plus judicieux d'attendre le lendemain, de laisser retomber la vapeur et de ne pas se laisser aller à une réaction à chaud manquant de recul. Bon, le grand débat intérieur n'aura pas duré vingt minutes, mais il faut que ça sorte. Resolution n'est pas le premier épisode raté de Doctor Who que je regarde, loin s'en faut. Ce n'est peut-être même pas l'épisode parlant de Dalek le plus pénible à suivre, les poivriers de l'espace prenaient notamment très cher dans Planet of the Daleks ou Death to the Daleks dont le titre sonnait comme une note d'intention. Il y a eu bien des fois où les histoires ne fonctionnaient pas, n'avaient pas les moyens de leurs ambitions, comportaient des idées trop folles pour que même avec la meilleure volonté du monde la suspension d'incrédulité soit grippée, où l'on sentait le scénariste surmené par la saison passée et réfléchissant déjà à celle à venir et qui livrait donc un épisode special peu inspiré (The Doctor, the Widow and the Wardrobe, par exemple, qui bénéficiait au moins d'une imagerie un peu poétique).

En revanche, je n'ai jamais, jusque-là, eu l'impression que le scénariste qui signait l'épisode n'en avait absolument rien à foutre (et on fait encore une fois sauter le générique, euh, dis-le carrément s'il t'emmerde, Chris). Attention, je ne dis pas que c'est le cas de Chris Chibnall sur ce Resolution, je n'en sais pas assez sur les coulisses de la série pour me permettre d'affirmer quoi que ce soit, on est dans le pur ordre de la sensation. Toujours est-il que j'ai ressenti un vrai sentiment de bâclage, même après une saison où plusieurs épisodes me semblaient filmés à partir de premiers jets de scénario. Pourtant, ça ne commençait pas si mal, pas parce que le point de départ tenait particulièrement la route (si l'on se met à souligner tout ce qu'il y a d'un peu gros dans un épisode de Doctor Who, on n'en apprécie aucun), mais on avait un début qui essayait d'être épique et de poser un enjeu d'envergure, peut-être cette fois-ci allait-on avoir l'ampleur qui avait tant manqué à la saison 11, un petit côté moffatien dans la manière d'introduire l'intrigue comme une légende qui va se poursuivre sous nos yeux. De plus, je comprend que les Daleks ne soient pas la tasse de thé de tous les spectateurs, mais pour ma part leur retour me faisait plaisir après une salve d'épisodes dépourvus d'antagoniste mémorable. On retombe hélas vite dans les pires travers du scénariste et le peu d'espoir disparait.

Le père absent de Ryan était un sujet régulièrement abordé, il était fatal qu'il se montre un jour. C'est chose faite. On a du coup droit à des scènes de discussions entre Aaron et Ryan, entre Aaron et Graham, platement écrites et délivrées et qui ont l'air tout droit sorties d'un mauvais soap. Pire, plus que jamais l'incapacité à traiter tous les compagnons se ressent: Ryan est laissé avec son père pendant que le Docteur et les autres s'occupent de la menace du jour, puis il les rejoint dans le TARDIS tandis que Graham le remplace pour faire la causette avec le paternel avant de rejoindre à son tour le TARDIS, sans qu'aucun n'ait l'air d'avoir vraiment perdu le fil en s'absentant, et ils restent tous plantés comme des buches la majeure partie du temps, hormis évidemment la scène émotionnelle finale histoire de donner une résolution à la sous-intrigue Ryan/Aaron (on peut se dire que c'est réglé, c'est déjà bien). Naturellement, qui est la plus mal lotie du lot? Yaz, puisqu'on ne parle pas de sa famille, autant dire qu'elle n'existe pas (il y a des flics dans cet épisode, Yaz est flic, n'aurait-on pas pu en faire quelque chose? Non. Désespérant).

Du côté du Dalek, cela aurait pu être au moins plus convaincant, et la sale bête fait de sacrés dégâts (et permet à Thirteen de s'affirmer face à lui). L'idée de le montrer se construire sa propre armure avec les moyens du bord n'était pas sotte et faisait écho avec le premier épisode de la saison où Thirteen se bricolait un nouveau tournevis sonique mais les scènes s'enchaînent mollement, et jamais la poursuite n'arrive à être aussi excitante qu'elle devrait. Plus grave, plus on avançait, moins j'étais convaincue par les acteurs, principaux comme invités. Ce n'est même pas une question de mal jouer, je n'avais jamais eu devant cette série l'impression de voir des gens à ce point "faire semblant": de s'enthousiasmer devant l'apparition du TARDIS ou de s'en étonner (à peine), d'être secoués dans tous les sens et le technobabble sonnait dans les dernières scènes comme une parodie à laquelle les interprètes n'arrivaient pas à croire.

Les prochains épisodes n'arriveront qu'en 2020, et on pourrait essayer de se rassurer en se disant que cela laissera à Chris Chibnall le temps de soigner ses histoires, mais je n'ai hélas pas l'impression que le problème tient à des cadences de production infernales (surtout quand on compare avec la productivité de ses prédécesseurs). Honnêtement, j'ai passé le stade où j'essayais de me rassurer en me disant qu'il y avait forcément une période de rodage, qu'après tout la première saison du Septième Docteur n'était pas bonne mais que j'avais trouvé les suivantes bien supérieures, et d'extraire du positif d'épisodes peu folichons. L'année commence bien, quoi.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 1 Janvier 2019, 23:23bouillonnant dans le chaudron "Whoniverse".


Ingrédients :

  Persis
Persis
08-01-19
à 18:35

Rien à redire !
Tu as décrit la situation bien mieux que j'aurais pu le faire.