La chambre 104 d'un motel américain ordinaire aura vu passer du monde, de gens qui amènent leurs propres problèmes, à d'autres qui tombent malgré eux sur des situations hors du commun.

Il y a un peu plus d'un an, les frères Duplass lançaient sur HBO la première saison d'une anthologie reposant sur un principe très simple: raconter des histoires de genres différents, en une vingtaine de minutes, avec pour seul point commun le lieu de l'action, la fameuse chambre 104 du titre. Hélas, en douze épisodes, très peu retenaient l'attention, la plupart se révélant trop bavards ou tout simplement sans grand intérêt. La série a néanmoins été renouvelée pour une deuxième saison. Il faut dire qu'elle doit probablement demander beaucoup moins de moyens que Game of Thrones ou Westworld à sa chaîne.

Ces douze nouveaux épisodes réussiraient-ils à convaincre davantage que la première fournée? Malheureusement non, on retombe dans les mêmes travers que durant la première saison: les scénaristes et réalisateurs ont bien du mal à exploiter leur huis-clos et tenir sur la durée, pourtant restreinte.

Certains épisodes ne sont pas si mal comme Woman in the Wall, où une femme atteinte de la maladie de Lyme entend une voix dans les murs dont le but semble être de l'aider à surmonter ses difficultés... ou pas; ou encore Artificial, bien que le traitement du thème de l'androïde ne soit pas d'une folle originalité.

Trop souvent, les personnages se retrouvent à dialoguer ou monologuer d'une manière dont on sent que les auteurs voudraient qu'on trouve cela d'un grand réalisme ou d'une grande profondeur, mais qui sonne très creux, et ce malgré des sujets à la base intéressants ou le recours à des acteurs qui ne sont pas les premiers venus pour certains, comme le toujours primesautier Michael Shannon, Rainn Wilson, Judy Greer ou encore Mahershala Ali.

Le problème des anthologies est qu'il est parfois difficile de livrer des épisodes d'un niveau constant, mais cette anthologie-ci est au contraire un peu trop constante dans son incapacité à proposer des histoires qui arrivent à décoller d'une part et à ne pas tomber à plat ensuite d'autre part.