Jonah Murray, conférencier peu aventureux, doit braver sa peur de l'avion pour se rendre à Hong-Kong identifier le corps de sa femme Megan, tuée dans un accident. Une surprise de taille l'attend là-bas: son épouse avait un autre mari depuis vingt ans, et une fille issue de cette union. Pour ne rien arranger, Jonah soupçonne vite que le décès de Megan n'a rien d'accidentel.

Décidément, après Collateral et Trauma, John Simm semble abonné aux thriller pour la télévision anglaise. Et alors qu'il était marié avec Rose Tyler dans la première minisérie citée, le voici cette fois en couple avec Miss Hartigan, avec encore moins de réussite. Dès le premier épisode on est lancé dans une intrigue policière exploitant deux axes bien connus: découvrir que son conjoint ou sa conjointe n'est pas du tout qui l'on pensait, et le poisson hors de l'eau, puisque le pauvre Jonah qui n'a pas trop eu l'occasion de s'éloigner de chez lui est propulsé dans des circonstances tragiques de l'autre côté du globe.

On se retrouve vite avec pas mal de pistes sur les bras: peut-on faire confiance au premier mari de Megan, ancien flic? Le consulat britannique sera-t-il d'une grande aide pour Jonah ou au contraire lui savonnera-t-il la planche? Pourquoi le puissant homme d'affaires Xo revient-il souvent sur le tapis alors qu'il n'a a priori pas grand chose à voir avec la choucroute? Pourquoi Megan menait-elle une double vie?

On s'y perd un peu par moment, d'autant que le rythme n'est pas toujours trépidant et que maintenir son attention n'est pas si facile, quand bien même on veut connaître le fin mot de l'histoire (qui est à la fois très simple considérant tout ce qui précède, et en même temps, un peu comme dans State of Play, peut-être plus crédible que quelque chose de trop alambiqué et d'envergure.)

Il faut également fermer les yeux sur quelques bizarreries (la moindre n'étant pas qu'un humble conférencier puisse s'offrir une "édition originale" de Jane Eyre, écrive dedans une dédicace à sa femme, et ladite édition est signée Charlotte Brontë) mais en dehors de cela le casting se tient bien. C'est d'ailleurs l'occasion de revoir Katie Leung qui a davantage à faire que lancer des regards navrés et des sourires timides à Harry Potter et s’acquitte à merveille de sa tâche.

Encore une thriller télévisé british de routine, pourrait-on dire, et qui en plus doit souffrir de passer dans la foulée de Bodyguard et ses pics d'adrénaline, mais pour peu que l'on apprécie un membre de la distribution, on peut toujours se laisser tenter.