Au début des années 20, Jon Forsyte croise au hasard d'une exposition sa cousine Fleur. Ils tombent immédiatement sous le charme l'un de l'autre, ignorant tout des conflits entre leurs parents.

En entamant ce dernier volet de la première trilogie consacrée à la dynastie des Forsyte, j'ai été légèrement déçue: en effet, j'espérais voir la famille secouée par la Première Guerre Mondiale, mais Galsworthy passe directement aux années 20 et peu de membres ont été véritablement touchés par le conflit. C'est logique puisqu'ils étaient en fin de compte soit trop vieux, soit trop jeunes pour combattre et l'impact de la guerre n'est pas totalement ignoré non plus car on ressent à sa suite une évolution des mœurs qui déconcerte la vieille garde.

On entre dans les années folles, et la relation compliquée entre la branche issue du vieux Jolyon et celle issue de James va connaître un nouveau rebondissement, fort convenu au premier abord, lorsque les enfants des vieux ennemis vont tomber amoureux. Naturellement, ce qui parait simple ne l'est pas, et alors que l'on souhaite que les vieux laissent les jeunes vivre leur vie, il y a quelques doutes à entretenir sur les sentiments qu'ils abritent. Fleur est difficilement sympathique, car déterminée à obtenir ce qu'elle veut, elle apparait surtout manipulatrice et par moment montre vraiment qu'elle a de qui tenir tandis que Jon n'a pas un caractère très affirmé. Quant à Soames, désormais âgé, son évolution, ou son manque d'évolution, est cohérente, même quand il cherche à aider sa fille, il ne perd pas complètement de vue ce qui pourrait lui revenir.

À louer clôt le premier cycle de cette étude de mœurs de la haute société anglaise en restant dans la lignée des deux précédents tomes, en ce concentrant sur une petite poignée de membre de la famille Forsyte tout en dépeignant le passage de l'ère victorienne à l'entre-deux-guerres.