Séparé de sa femme depuis une douzaine d'années, Soames Forsyte désire se remarier et donc enfin demander le divorce. La démarche se révèle néanmoins plus compliquée que prévue.

Le règne de Victoria touche à sa fin, la génération du vieux Jolyon Forsyte se réduit malgré des départs à des âges vénérables, mais Soames reste toujours "le Propriétaire": cette fois-ci, il veut faire l'acquisition d'un héritier et pour cela le remariage est indispensable... ou pas, car l'on s'aperçoit vite que ce sympathique personnage serait tout à fait prêt à accepter le retour d'Irène si cette dernière était disposée à lui procurer l'article désiré.

Qu'on se rassure, il n'aura pas la partie facile, et encore une fois sa victoire apparente sera tempérée par ce qui, à ses yeux, est une déconvenue. Le roman s'articule autour de deux histoires de séparation et de divorce chez les enfants de James, tandis que la génération suivante, qui arrive à l'âge adulte, se montre bien moins calculatrice sans être pour autant moins tête-à-claques. Jusqu'à ce que la guerre des Boers, que l'on pourrait penser n'être là qu'en toile de fond, vienne changer la donne. Le roman est encore une fois suivi d'une nouvelle, L'Aube, qui met en vedette un nouveau petit Forsyte.

John Galsworthy décrit une nouvelle fois minutieusement la haute-bourgeoisie anglaise à l'entrée du XXe siècle, et bien que la branche "Jolyon" soit plus sympathique que le reste, le portrait de ces gens obsédés par l'argent et le qu'en-dira-t-on, des jeunes envoyés dans des universités prestigieuses pour apparemment n'y rien apprendre, n'est guère glorieux, mais la Grande Guerre qui se profile à l'horizon donne envie de voir comment cette famille va s'en tirer.