Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Vue de l'extérieur, Black Spring est une paisible petite ville de la Vallée de l'Hudson. Difficile de croire que la bourgade est maudite par une sorcière âgée de plus de trois siècles qui continue de hanter les lieux. Les habitants sont habitués à sa présence, tout en ayant conscience d'abriter une véritable bombe à retardement.

Avant de parler du roman lui-même plus en détail, je dois préciser que j'ai lu ce dernier dans la version éditée par Bragelonne, dont la traduction française assurée par Benoit Domis n'est pas une traduction directement du néerlandais originel de Thomas Olde Heuvelt mais de la traduction américaine. Cela a son importance, non pas parce que la traduction française est mauvaise (je n'ai ni le texte anglais, ni le texte néerlandais sous les yeux, mais tout est fluide, agréable à lire, et il n'y a aucune bizarrerie qui sentirait la référence culturelle mal comprise) mais parce que le roman publié aux États-Unis diffère sur plusieurs points du roman publié au Pays-Bas, comme nous l'explique l'auteur en postface: les points principaux étant la transposition de l'intrigue aux États-Unis et une fin différente. Bien que tout cela ait été fait sous la houlette de l'auteur, il y a un petit parfum de remake américain qui, quand cela arrive au cinéma, a souvent déçu. Je serais donc curieuse de découvrir le texte original, mais ne parlant pas néerlandais, je devrais attendre que quelqu'un se dévoue pour une traduction. Quoiqu'il en soit, cette version-là est tout à fait réussie.

Un des intérêt du roman est le traitement d'une malédiction comme celle lancée par Katherine à l'ère 2.0: comment la menace est gérée par les autorités de la ville, comment accueillir les nouveaux arrivants en ville et leur expliquer la situation mais aussi comment l'information est verrouillée pour ne pas atteindre le monde extérieur, et comment les habitants de Black Spring le vivent, entre ceux qui trouvent cela normal, ceux qui aspirent à davantage de libertés etc.

Les personnages principaux sont aussi intéressants avec peu de manichéisme: la sorcière fait réellement peur, mais on ne perd pas de vue qu'elle est avant tout une victime, ceux qui cherchent à s'attirer ses faveurs comme ceux qui cherchent à s'en venger ou à l'étudier pour mieux comprendre ses limites et pouvoir les contourner ont chacun des motivations compréhensibles même si on peut être dégoûter par leurs actes et évidemment, les plus monstrueux ou manipulables ne sont pas toujours ce que l'on croit, et les derniers chapitres sont éprouvants dans le crescendo implacable qui conduit à la folie et au drame.

Thomas Olde Heuvelt revisite donc habilement le thème de la ville hantée par la sorcière, mais même s'il explique que la fin de cette version est plus effrayante que l'originale, je serais curieuse de connaître cette dernière.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 1 Juillet 2018, 13:36bouillonnant dans le chaudron "Littérature".