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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Terror, saison 1 épisode 10: We Are Gone
--> (spoilers, évidemment)
Crozier est amené auprès de Cornelius Hickey pour découvrir que ce dernier a d'autres idées en tête que continuer vers le sud ou fuir la créature qui les traque inlassablement.

The Terror, c'est tout un paradoxe: les personnages sont maltraités physiquement et psychologiquement, chaque lueur d'espoir, chaque promesse sincère est réduite à néant, et chaque épisode est plus éprouvant que le précédent... mais tout est si bien écrit et interprété qu'on a beau finir le voyage sur les rotules, on en redemanderait volontiers. We Are Gone conclut donc l'odyssée tragique de nos pauvres marins britanniques de belle manière, en prenant quelques libertés avec le roman d'origine, qui ne manquent pas de pertinence.

Les morts du précédent épisode avaient déjà de quoi retourner le spectateur, ce dixième épisode en propose deux tout aussi marquantes. Je dois dire que, personnellement, c'est la sortie de Jopson que je ne risque pas d'oublier de sitôt tant elle est cruelle. Le sort de l'adorable Harry Goodsir ne laisse pas non plus indifférent, mais au moins peut-on s'accrocher au fait qu'il avait l'air en paix sur la fin, et qu'il a pu choisir les conditions de son départ et aider à sa mesure Crozier contre Hickey et sa bande. Le personnage, qui malgré tout ce qu'on lui aura fait traverser garde une part de son intégrité et sa douceur jusqu'au bout tout en évoluant suffisamment pour blesser son prochain, est en tout cas un des plus touchant qu'on ait pu voir sur les écrans ces dernières années.

On ne pourra pas en dire autant de Cornelius Hickey, bien qu'il ait le point commun d'être superbement joué (est-ce que j'ai déjà mentionné que la distribution était parfaite ou j'en rajoute encore une couche? On peut croiser les doigts pour que cela débouche sur quelques récompenses en fin d'années, ou au moins des nominations, ne serait-ce que pour Jared Harris, Adam Nagaitis ou Paul Ready). Il confirme son imposture et ses motivations se tiennent. L'affrontement final avec le Tuunbaq diffère de la version de Simmons, mais ce que la série propose est cohérent avec les précédents épisodes et c'est là le plus important, la preuve que les scénaristes ont une bonne vision d'ensemble et que quand des éléments sont éliminés ou modifiés en amont, les conséquences sont prises en compte pour la suite (ce qui faisait cruellement défaut aux adaptation de Harry Potter, par exemple).

L'attitude de Hickey face au monstre, ou la conclusion différente concernant Lady Silence et Crozier se comprennent aisément et si on ne suit pas le roman à la lettre, ce n'est pas non plus une trahison, et c'est une des réussites de la mini-série en terme d'adaptation: on ne cherche pas à coller au maximum au texte sans se poser de question, on apporte un autre point de vue sur certaines scènes ou l'on rajoute un peu d’ambiguïté où il n'y en avait guère, pour qu'au final les deux versions tiennent toutes seules tout en se complétant agréablement.

Malgré toutes ces qualités, on peut regretter qu'in fine, Tuunbaq perde de sa superbe dans l'affaire, bien que cela arrive à être justifié par le récit où l'affaiblissement de la créature est explicite. De plus, si les passages londoniens, loin d'être superflus, permettaient dans les derniers épisodes de montrer le lancement de plus d'un siècle de recherche autour des disparitions de l'Erebus et du Terror, il y a une légère frustration à voir cette sous-intrigue ne pas être plus développée, notamment comment les Inuits ont très tôt donné des informations qui se sont révélées être vraies mais qu'on a balayé en Angleterre car elles n'étaient pas vraiment à la gloire de l'Empire. Sur ce point il faut tout de même être raisonnable, on ne pouvait pas non plus y accorder davantage de temps sans perdre de vue le principal, mais c'est le genre d’œuvre qui donne envie d'en vouloir toujours un peu plus, ce qui est très positif mais peut aussi laisser sur sa faim.

The Terror est donc un vrai petit bijou où, comme cela arrive trop rarement, chaque élément concourt à élever le niveau de l'ensemble. L'ambition d'AMC étant toujours, apparemment, de proposer une anthologie, l'avantage est que même si la saison suivante est ratée ou tout simplement moins bonne, elle ne ternira en rien l'adaptation du roman de Simmons. Néanmoins, il ne va pas être évident de se montrer à la hauteur de celle-ci.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 26 Avril 2018, 19:17bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".