Jeune fonctionnaire au service du gouvernement britannique, Mycroft Holmes est intrigué quand son ami Douglas, originaire de Trinidad, apprend que de mystérieuses disparitions ont lieu dans l'île, et les corps d'enfants retrouvés saignés à blanc ne font rien pour calmer ses inquiétudes. Quand la fiancée de Mycroft, Georgiana, part précipitamment pour Trinidad, Mycroft et Douglas décident de la suivre.

On ne le sait pas forcément, mais Kareem Abdul-Jabbar, légende de la NBA, s'est entre autre reconverti dans l'écriture. Avec la scénariste Anna Waterhouse, il s'est donc lancé dans un roman inspiré de l'univers du célèbre détective créé par Conan Doyle, mais en se concentrant sur le grand frère Mycroft.

Évidemment, lorsque l'on reprend un personnage créé par un autre, on est attendu au tournant et à ce niveau, la caractérisation de Mycroft peut faire tiquer: on le voit chevaucher à tout berzingue, boxer avec son petit frère, se lancer dans une traversée de l'Atlantique... Difficile parfois de faire le lien entre le Mycroft original plus brillant que Sherlock mais détestant effectuer le moindre effort physique, claquemuré dans le Club Diogène, et ce personnage très intelligent mais peu excentrique. Comme il s'agit d'une préquelle, on pourra néanmoins arguer qu'il était plus actif dans sa jeunesse avant que Watson ne fasse sa connaissance, et que ce dernier ne le connait pas très bien. De plus, s'il ne rechigne pas à courir des risques, on perçoit tout de même bien qu'il est fondamentalement plus casanier que son cadet.

L'intrigue quant à elle est bien menée, ne laissant pas le temps de souffler. On a l'occasion de voir l'esprit et le sens de l'observation de Mycroft à l’œuvre mais le personnage de Douglas, loin d'être un simple comparse, lui vole par moment la vedette, et placer l'histoire en grande partie à Trinidad et pas seulement en Angleterre change de l'ordinaire. Préquelle oblige, certains éléments sont prévisibles, notamment en ce qui concerne Georgiana dont on sait qu'elle ne sera pas là pour rester.

Malgré une fin trop vite expédiée, le récit se lit tout de même avec plaisir bien que la plus-value holmesienne soit finalement assez mince.