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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Queen Anne - The Politics of Passion
Anne Stuart succède à sa sœur Mary et à l'époux de celle-ci Guillaume III en 1702. Malgré dix-sept grossesses, elle ne laissera aucun héritier direct et sera la dernière représentante de sa dynastie. Elle est restée dans les mémoires comme une personne faible facilement influencée par ses favorites, mais ce portrait n'est peut-être pas tout à fait juste.

L'été dernier, j'ai profité d'un séjour à Londres pour aller voir Queen Anne, une production de la Royal Shakespeare Company, écrite par Helen Edmundson. C'était surtout l'idée de voir Romola Garai sur scène qui m'a orientée vers le choix de la pièce, ainsi que les bonnes critiques, car j'ignorais à peu près tout du personnage du titre en dehors du fait qu'après sa mort, faute d'héritier et parce qu'il fallait absolument un monarque protestant, la lignée des Hanovre s'est installée en Grande-Bretagne. Quoiqu'il en doit, la pièce (un régal) m'a incitée à en découvrir plus sur cette fameuse reine Anne, qui n'a pourtant a priori rien d'un personnage fascinant et charismatique.

Cette biographie d'Anne Somerset permet d'y voir plus claire dans la vie d'une femme un peu vite considérée comme privée de toute volonté propre et sous la coupe de ses favorites, d'abord Sarah Churchill puis, après les manœuvres des ennemis de celle-ci et de son mari le duc de Malborough, d'une cousine de Sarah, Abigail Hill.

Le portrait peint par Somerset est plus nuancé: en ressort l'image d'une reine qui ne brille pas par une intelligence particulière et n'a pas de talent d'oratrice, mais est loin d'être aussi sotte qu'on ne le pense même si l’appui de ses favorites et de son mari (lui aussi un peu vite rangé dans la case du benêt bien gentil) lui était indispensable. Une grande partie de sa mauvaise image vient des écrits de Sarah Churchill, dont on se dit qu'avec une amie pareille, il n'est pas besoin d'ennemie et qui de plus, à l'époque de ses témoignages, était furieuse d'être évincée.

De ce fait, Anne en ressort plutôt grandie, mais parallèlement Somerset ne la dédouane pas de ses erreurs, puisqu'elle avait suffisamment de pouvoir de décision pour les commettre.

Sa vie n'a en tout cas pas été de tout repos puisqu'elle s'est opposée à son père durant la Glorieuse Révolution, a par la suite était en mauvais termes avec sa sœur et son beau-frère et a été soupçonnée de favoriser son demi-frère pour sa succession alors qu'elle mettait carrément en doute la légitimité de ce dernier. On croise des personnages de premiers plans tels que le Duc de Malborough, Jonathan Swift ou Daniel Defoe, et on s'intéresse longuement à la Guerre de Succession d'Espagne.

Il est juste un peu regrettable que dans cette biographie pourtant touffue, Anne Somerset ne s'attarde pas vraiment sur la culture de l'époque et le niveau de vie des gens, se concentrant exclusivement sur Anne et son entourage. Je ne demandais pas de longues digressions mais cela aurait permis de se faire une idée plus générale de l'époque en dehors de la politique (à peine évoque-t-on les mœurs à la cour de Charles II).

Malgré ce petit bémol, cette biographie est un très bon moyen d'en apprendre d'avantage sur cette reine un peu oubliée alors qu'elle a pourtant régné durant une période-clé pour sa nation.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 3 Octobre 2017, 14:12bouillonnant dans le chaudron "Littérature".