William Heaney et ses amis Jaz et Stinx ont monté une juteuse arnaque en vendant de faux manuscrits à de riches acheteurs naïfs. Néanmoins, quelques années plus tôt, William s'est attiré quelques ennuis avec ses manipulations littéraires et depuis, ses démons ne le lâchent pas.

L'allure de ce roman était intrigante, avec une jolie couverture, un narrateur censé être également l'auteur du bouquin lui-même (en réalité le pseudonyme pris pour l'occasion d'un écrivain loin d'être inconnu) et une histoire de démons et de manuscrits frelatés.

Néanmoins, si l'on s'attend à une histoire classique de possession et d'exorcisme, on en sera pour ses frais. Le folklore à base de pentacle (j'aurais au moins appris la différence avec un pentagramme) et de tête de bouc fait son apparition, mais le fantastique reste à la lisière et il est difficile de discerner s'il a une réelle base ou est le fruit du délire de personnes psychologiquement fragiles.

De ce fait, la résolution risque de décevoir les lecteurs attendant un climax spectaculaire, mais le parcours de Heaney est cohérent et le roman, loin de surfer sur un aspect ésotérique, privilégie avant tous ses personnages esquintés d'une manière ou d'une autre (tout en offrant un petit tours des pubs londoniens).

Ces Mémoires d'un Maître Faussaire ne sont donc pas à prendre sous l'angle de l'histoire d'épouvante, mais plutôt la remise en selle d'un homme qui a bêtement gâché sa vie à un moment de son existence et essaie de recoller les morceaux depuis lors.