En l'an 1340, Kosigan arrive à Lens, chargé par le sénéchal du Roi d'Angleterre Edward III de découvrir qui complote la perte du roi de France Philippe VI. Une perte qui ne déplairait pas aux Anglais mais le fait qu'ils n'aient pas eux-même donné l'ordre de l'assassiner les inquiète. Une fois sur place, Kosigan va se retrouver mêlé à une conspiration qui le dépasse vite. En 1899, son descendant est pour sa part entre la vie et la mort.

L'Ombre du Pouvoir, premier tome de la trilogie du Bâtard de Kosigan, posait son intrigue aux prémices de la Guerre de Cent Ans, dans un univers mêlant personnages historiques et créatures fantastiques. Ce qui semblait une simple uchronie était compliqué par une deuxième intrigue se déroulant en 1899 dans un monde qui de son côté correspondait apparemment au nôtre. Comment expliquer cette incohérence?

Ce n'est pas encore dans ce volume que l'on trouvera la réponse, mais ce dernier ne se contente pas d'empiler les mystères, il nous plonge dans une cabale d'où le pauvre Kosigan, pourtant rusé et habitué à affronter ou servir des personnes que les scrupules n'étouffent pas, ne sortira pas indemne, tout comme son équipe. En plus de la présence de magie, d'Elfes et d'Ogres, on plonge encore davantage dans l'uchronie avec une succession au trône de France qui diffère largement des événements que l'on connait.

Le premier volume a eu beau nous donner un avant-goût des chausses-trappes et faux-semblants qui constituent le quotidien de notre mercenaire bourguignon, on se laisse tout de même bien balader sans avoir d'avance sur lui, tandis que les intermèdes en 1899, sans vraiment nous avancer, sont suffisamment intrigants pour que les interruptions du récit principal ne gênent pas.

Le troisième opus aura la lourde tâche de ramifier toutes les branches de l'intrigue et d'apporter des réponses satisfaisantes. En attendant, Le Fou prend le Roi se révèle tout aussi satisfaisant que L'Ombre du Pouvoir pour nous offrir un monde de complots à travers les yeux d'un personnage peu recommandable mais néanmoins sympathique.