Robin est engagée comme secrétaire intérimaire par Cormoran Strike, détective privé londonien. À peine a-t-elle eu le temps de mettre un peu d'ordre dans les dossiers qu'un nouveau client se présente: John Bristow, qui prétend que sa sœur adoptive Lula Landry, mannequin récemment suicidée, a en fait été la victime d'un meurtre.

Il y a quelques années, la révélation qu'un roman policier signé Robert Galbraith intitulé The Cuckoo's Calling était en fait l’œuvre de J.K. Rowling n'avait pas manqué d'attirer l'attention sur ce livre, premier d'une série qui compte à ce jour trois tomes. Il n'est absolument pas sûr que la BBC se serait intéressée aux aventures de Cormoran et Robin sans cela, ou en tout cas pas si tôt. Quoiqu'il en soit, une fois de plus Rowling voit un de ses ouvrages adapté, or pour l'instant le bilan, entre la saga des Harry Potter portée à l'écran avec un bonheur inégal et The Casual Vacancy qui semblait passer à côté des sous-intrigues les plus intéressantes faute de place sans doute pour les développer correctement (ce qui s'excuse moins pour une mini-série que pour un film), était plus que mitigé.

Strike allait-il se révéler plus convaincant? À l'issue des trois premiers épisodes, qui correspondent au premier livre, pas tout à fait, malgré des qualités.

Les acteurs sont très bien choisis. Tom Burke et Holliday Grainger ont un physique un peu trop avantageux pour leur rôle mais on s'y fait assez rapidement. Comme je me souvenais de l'identité de la personne ayant défenestré la pauvre Lula mais pas vraiment du déroulement de l'enquête, cela m'évitait d'avoir un coup d'avance à chaque tournant sur notre brave détective et sa secrétaire dégourdie.

Le problème majeur, encore une fois, est le format choisi. Pour le coup, ce n'était pas trop court pour ce qu'il y avait à raconter, c'est même l'inverse. Trois heures pour un whodunit bien ficelé mais classique, c'est trop, même si la volonté était sans doute de donner l'occasion aux personnages principaux d'exister un peu en dehors de l'enquête. L'ensemble est donc très lent, une lenteur qui ne serait pas dérangeante si on instaurait une ambiance particulière mais ce n'est pas le cas ici et deux épisodes plutôt que trois auraient suffi. Là, le rythme est mollasson et l'ennui guette.

Dommage, car Strike a les atouts pour être une bonne série policière, avec une enquête bien fichue et un duo principal attachant. La deuxième adaptation, The Silkworm, comptera deux épisodes, à voir si le rythme en sera plus soutenu.