Alors qu'il vient visiter son vieil oncle mourant, John Melmoth découvre chez ce dernier le portrait d'un de ses ancêtres, dont la seule mention suffit à terrifier tout le monde. John va découvrir, au fil de différents récits, la désolation que le sujet du tableau a pu causer au cours des siècles derniers.

Grand-oncle d'Oscar Wilde, Charles R. Maturin ne bénéficie pas de la même notoriété, mais son Melmoth est pourtant un classique du roman gothique, bien qu'il soit un peu tombé dans l'oubli au-delà des cercles d'amateurs. On trouve cependant un parallèle intéressant avec Dorian Gray au travers du personnage-titre introduit au départ au travers d'un portrait et sur qui le temps n'a pas de prise.

Le roman est constitué de récits enchâssés narrant les mésaventures de personnages ayant eu le malheur de croiser la route de Melmoth, qui vient les tenter quand ils se trouvent dans des situations désespérés. C'est l'occasion de visiter des lieux sympathiques comme un asile d'aliénés anglais sous Charles II ou les geôles de l'Inquisition Espagnole (ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est qu'elles ont l'air finalement plus agréables que le monastère où le narrateur se trouvait avant d'y atterrir).

On enchaîne donc les scènes macabres avec un certain plaisir tandis que Melmoth, tout agent démoniaque qu'il est, se révèle n'être pas totalement dépourvu de sentiments.

Si l'on se perd un peu parfois dans tous les récits et que la fin semble expédiée (on passe beaucoup de temps sur l'histoire d'Alonzo puis tout l'enchaînement qui l'a conduit à rencontrer John Melmoth est vite résumé), Melmoth n'en est pas moins à(re)découvrir.