Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Witch
--> A New-England Folktale
Mis au ban de leur communauté puritaine, William, sa femme Kate et leur cinq enfants s'installent à la lisière d'une forêt. Alors que Thomasin, l'aînée de la famille, est chargée de surveiller son jeune frère Samuel, quelques secondes d'inattention provoquent la disparition de celui-ci. Le drame commence à introduire des soupçons de sorcellerie.

The Witch, premier long-métrage de Robert Eggers, a fait pas mal parler de lui cette année chez les amateurs de films fantastiques et d'épouvante. Le film a beau être en partie produit par Chris Columbus, Alfonso Cuaron a beau être remercié dans le générique final et on a beau y parler de sorcellerie, on est loin de l'imagerie véhiculée par Harry Potter. Il ne s'agit pas non plus d'un film d'épouvante qui accumulerait les jump-scare ou les effets gore. En fait, dans son thème, la confrontation entre le puritanisme de la fin du XVIIe siècle en Amérique du Nord confronté à une sorcellerie véritablement effrayante, The Witch se rapproche de la série Salem mais heureusement, le traitement est radicalement différent, loin de toute surenchère grand-guignolesque. Ici le ton est âpre et la menace qui plane est instaurée avec peu de moyen.

Le casting ne compte pas de têtes connues même si les fans de Game of Thrones reconnaîtront Kate Dickie, alias Lysa Arryn, et Ralph Ineson (Dagmer). J'avais découvert ce dernier il y a bien dix ans dans The Office et je suis toujours heureuse de le recroiser. Les jeunes acteurs sont également très bons. Et bien sûr, on n'oubliera pas de mentionner le terrible Black Philip!

Le film a ceci d'intéressant que s'il instaure vite un climat religieux pesant où la menace de damnation est régulièrement agitée, on évite de faire trop vite du père une caricature de puritain hurlant à la sorcellerie à la moindre inquiétude, malgré ses faiblesses il essaie autant que possible de garder raison bien qu'il succombera finalement à l'hystérie ambiante. On sent néanmoins que le personnage de Caleb aurait pu être mieux exploité, car on prend du temps à présenter ses désirs, ses inquiétudes, pour qu'il ne joue pas un rôle crucial, le personnage central étant Thomasin, suspecte trop idéale face aux événements.

La conclusion du film n'est pas sans soulever quelques questions: telles qu'elles sont présentées, les sorcières ne donnent-elles pas raison à toutes les craintes et tous les fantasmes des puritains? C'est précisément un des éléments qui me dérange dans Salem. The Witch, en se basant non seulement sur des comptes-rendus de procès mais également sur des contes plutôt qu'en délirant sur un épisode connu s'en tire cependant mieux sur ce point aussi: on est davantage là devant une histoire destinée à faire peur quand on la raconte au coin du feu, à exploiter la terreur que suscite l'inconnu.

L'aspect très dépouillé et le rythme lent, en revanche, risquent d'en barber plus d'un, mais c'est également un des charmes du film, qui demeure plus inquiétant que véritablement terrifiant.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 7 Décembre 2016, 14:19bouillonnant dans le chaudron "Films".