Une météorite repêchée au large de la Russie est convoyée jusqu'à Washington pour être étudiée. Une masse d'insectes de l'espace s'en échappe et commence à s'infiltrer dans le cerveau de personnes de choix, en particulier des membres du congrès aussi bien démocrates que républicains, à la veille des élections présidentielles, rendant leur comportement encore plus étranges que d'ordinaire. Laurel, jeune documentariste engagée pour aider son frère politicien démocrate va rapidement cerner le problème, encore faut-il des alliés fiables.

Série de SF humoristique programmée pour l'été 2016, BrainDead, qui n'a rien à voir avec le film culte de Peter Jackson, a pas mal d'éléments pour séduire. Tout d'abord, un joli casting, Mary Elizabeth Winstead en tête dans le rôle de Laurel, secondée par une bande sympathique où l'on peut reconnaître Aaron Tveit, l'Enjolras chantant de la dernière adaptation des Misérables en conseiller d'un politicien républicain ou un vieux routier comme Tony Shaloub dans le rôle dudit sénateur républicain.

Bien qu'elle soit ouvertement satirique, la série pourrait presque se suivre au premier degré, comme une histoire d'invasion extra-terrestre classique, à tendance paranoïaque puisque des proches peuvent très bien être possédés. La satire parait du coup parfois un peu hésitante, pas assez poussée, ce qui fait en conséquence paraître certaines touches d'humour comme le générique chanté un peu trop déjanté par rapport au reste. L'ambiance n'est pas exactement la même qu'une autre série de SF humoristique récente, la malheureusement précocement interrompue You, Me and the Apocalypse, qui d'emblée posait une galerie de personnages et de situation nettement plus délirante, et arrivait à montrer un peu mieux la tournure mondiale du danger là où BrainDead montre une action se concentrant exclusivement à Washington alors qu'il y a déjà dû y avoir des fuites d'insectes lors de la découverte de la météorite par les plongeurs russes. Néanmoins, peu à peu on s'habitue au ton et cela devient moins gênant.

Il arrive également que l'on se perde, voire qu'on se lasse un peu de toutes les manœuvres des différentes factions, et le scénario n'évite pas des facilités comme une particularité des infectés qui ne se trouve illustrée à l'écran qu'à partir du moment où les personnages la découvrent alors qu'elle aurait dû être introduite en amont. Ces défauts sont pourtant loin d'être rédhibitoire. Si la série ne réserve pas tant que ça de gros éclats de rire (quoique j'ai craqué au caméo de l'épisode 9, que l'on aime ou non le personnage, cela valait le coup), elle reste plaisante d'un bout à l'autre et arrive également à plutôt bien gérer la partie plus sérieuse de l'intrigue avec quelques bons cliffhangers.

De plus, alors que les audiences ne sont apparemment pas extraordinaires et sa reconduction loin d'être assurée, la saison a le bon goût de proposer une véritable fin (bien que bottant en touche concernant une question majeure, je veux bien que ce ne soit pas une série sérieuse mais tout de même...), qui ne rend pas du tout indispensable une suite (au point où je me demande s'il y en avait même une d'envisagée).

BrainDead est en tout cas une bonne petite série à suivre, suffisamment bien menée pour qu'on la regarde avec plaisir mais qui ne vous détruira pas la moitié du cerveau par sa complexité ou l'implication qu'on pourrait avoir dans le sort des personnages, aussi attachants soient-ils.