Un crocodile venu de l'Éocène apparait au British Museum avant de plonger dans la Tamise et c'est à Nick Cutter et son équipe de régler le problème. Pendant ce temps, sir James Lester doit faire face à Christine Johnson, une employée du gouvernement qui cherche un mystérieux artefact.

On prend les mêmes et on recommence... En réalité, pas tout à fait. Comme souvent dans les séries britanniques, passées une certaine longévité (deux saisons, quoi) on rebat les cartes et les personnages principaux ne sont pas à l'abri d'une disparition. Ce sera le cas pour Nick Cutter dans le troisième épisode, ce qui a bien dû embarrasser momentanément les responsables de la version française qui avait jugé malin de baptiser la série Nick Cutter et les Portes du temps. Mais il n'est pas le seul à partir puisque après Stephen en fin de saison 2, on assiste également aux adieux de Jenny Lewis. Pour combler le vide, on accueillera le capitaine Becker, chargé des opérations armées de l'ARC, Sarah Page, une archéologue, et enfin Danny Quinn, incarné par Jason Flemyng qui prendra la relève de Douglas Henshall en lead, avec un accent plus porté sur l'action. Becker et Sarah sont malheureusement assez peu charismatiques bien qu'ils aient tous deux des occasions de se rendre utiles, mais Flemyng s'en sort mieux malgré un personnage qui peut paraître un peu outrancier dans son côté tête brûlée qui arrive toujours à la fin pour sauver la situation. D'un autre côté, la série n'a jamais brillé par sa subtilité à dépeindre les caractères.

Cette saison propose également un fil rouge plutôt intrigant où l'ARC se retrouve au centre d'un affrontement entre Christine Johnson et Helen Cutter, cette dernière pouvant par moment laisser entrevoir qu'elle n'a pas forcément tort sur toute la ligne, mais reste finalement cantonnée à son poste d'extrémiste bien intentionnée aux plans aussi futés que ceux des méchants de Doctor Who - Invasion of the Dinosaurs. Dommage que l'autre antagoniste, Johnson, incarnée par Belinda Stewart Wilson la femme de Ben Miller à l'époque, ce qui rend leurs échanges assez savoureux, ne soit pas davantage exploitée.

Les intrigues épisodiques restent quant à elles toujours basiques et bourrées de facilités, avec des effets spéciaux toujours très honorables (à l'exception des "gargouilles" du deuxième épisode, par ailleurs très réussi et avec un caméo de Bertie Carvel, ce qui ne gâche rien).

Primeval survit sans problème à ses changements de casting, mais c'est peut-être aussi faute d'avoir des personnages particulièrement marquants, bien qu'ils soient attachants, et malgré une évolution (plus de créatures "légendaires", notamment), et reste encore timide quand il s'agit de développer sa propre mythologie, ce qui au bout de trois saisons laisse un goût d'occasion manquée.